Le virus du papillome humain (VPH) n’est pas considéré comme héréditaire, bien qu’à première vue il puisse sembler l’être parfois. La réponse est simple : le HPV n’
est pas transféré en tant que partie des gènes qu’un bébé acquiert de chaque parent et n’est donc pas considéré comme héréditaire. Cela dit, il arrive que le HPV se manifeste chez de jeunes enfants ou se regroupe dans des familles.
La réponse la plus complexe est que si le HPV n’est pas transmis dans le génome, les gènes dont une personne hérite peuvent augmenter sa susceptibilité à l’infection si elle y est exposée, ou sa prédisposition à développer un cancer lié au HPV si elle est infectée. En outre, des facteurs de risque communs peuvent entraîner une concentration de HPV dans les familles.
En outre, bien que le virus lui-même ne soit pas transféré en tant que partie du génome, il peut être transmis d’une mère à un enfant directement par le sang pendant la grossesse (rare), par exposition directe pendant l’accouchement, par contact direct (comme le changement de couche) après l’accouchement, et rarement, par contact avec un objet contenant le virus. Bien que le HPV soit classé comme une maladie sexuellement transmissible, le contact sexuel n’est pas nécessaire pour transmettre l’infection.
Sensibilité génétique
La susceptibilité génétique, ou une prédisposition génétique à développer une affection due à la constitution génétique particulière d’une personne, peut expliquer en partie les cas où l’infection par le HPV semble se regrouper dans les familles. Nous apprenons que la génétique d’une personne peut influer sur la probabilité qu’elle développe certaines infections lorsqu’elle y est exposée. Il existe un certain nombre de raisons détaillées pour lesquelles cela peut être le cas, mais cela se résume aux caractéristiques génétiques de la fonction immunitaire d’une personne.
Il est plus clair à l’heure actuelle que certaines caractéristiques génétiques spécifiques augmentent la probabilité qu’une personne infectée par une souche de HPV cancérigène développe un cancer. Par exemple, un examen des études réalisé en 2016 a révélé qu’une certaine variation génétique (polymorphisme) entraînait une susceptibilité à l’infection par le HPV et au cancer du col de l’utérus. (Lorsqu’on parle de cancer, il est important de noter qu’il existe des centaines de souches de HPV, et seulement une quinzaine environ sont associées au cancer).
Facteurs de risque communs
Le concept de « nature vs. éducation » est souvent évoqué lorsqu’on examine les conditions médicales. La nature fait référence à l’impact de l’hérédité tandis que l’éducation fait référence à l’impact de l’environnement, et il peut parfois être difficile de séparer les deux. Par exemple, une affection totalement héréditaire peut être attribuée à des pratiques de vie similaires, telles que le régime alimentaire, et une affection totalement environnementale peut sembler être d’origine génétique, comme c’est le cas pour l’infection par le VPH.
Si deux frères et sœurs, par exemple, peuvent partager des gènes communs, ils peuvent tous deux développer une infection en raison du partage de facteurs de risque communs de contracter le VPH. Ou, comme indiqué ci-dessous, les deux pourraient éventuellement contracter l’infection par une autre source, comme un parent pendant l’enfance.
Transmission verticale
La raison la plus fréquente pour laquelle les gens se demandent si le HPV est héréditaire est lorsque l’infection se produit chez les bébés et les jeunes enfants. Il n’est pas rare qu’un bébé développe des verrues (papillomes) dans sa bouche, ses poumons ou sur ses cordes vocales en rapport avec le HPV, et il est bien documenté que le virus peut parfois être transmis de la mère à l’enfant. Il y a quatre façons possibles de le faire, certaines étant beaucoup plus courantes que d’autres. (Il y a également des preuves récentes qui suggèrent que le virus peut être transféré par le sperme également, mais les recherches sont très récentes).
Transmission prénatale (transplacentaire)
Bien que cela soit extrêmement rare, il existe un faible risque que le VPH soit transféré du corps de la mère au bébé pendant la grossesse. L’ADN du HPV a été isolé à partir du liquide amniotique, du placenta et du cordon ombilical.
Transmission périnatale (via le canal de naissance)
Le plus souvent, un bébé peut être infecté par le VPH de sa mère lorsqu’il passe par le canal de naissance pendant l’accouchement. Lorsque la transmission se produit, des papillomes peuvent apparaître sur la muqueuse buccale et nasale, dans la gorge, dans les poumons, ou parfois même dans la région génitale. Bien que la transmission puisse se produire, elle n’est pas considérée comme suffisamment courante pour recommander des césariennes au lieu d’un accouchement par voie vaginale pour les mères infectées.
Il est important de noter que les souches qui causent les verrues ou les papillomes du VPH ne sont pas celles qui peuvent conduire au cancer.
Transmission postnatale (contact direct)
Le HPV se transmet par contact direct (peau à peau) plutôt que par simple contact sexuel. Cela peut se produire lors du changement de couche, par exemple, si un parent touche ses parties génitales puis change une couche sans se laver les mains.
Transmission de fomites
Beaucoup plus rarement, le HPV peut être transmis par contact avec le virus sur un objet (transmission fomitive). Par exemple, une personne peut toucher la région infectée sur elle-même, puis s’essuyer avec une serviette. Si la serviette est humide et utilisée relativement tôt sur le bébé, la transmission peut se produire.
Même si ce n’est pas héréditaire, il est difficile de prévenir l’infection par le VPH car aucune pénétration n’est nécessaire pour transmettre le virus. En outre, ces virus sont très courants et sont actuellement considérés comme la maladie sexuellement transmissible la plus répandue. Il est certain que les pratiques sexuelles sûres et le lavage soigneux des mains sont importants.
La meilleure façon de prévenir la transmission verticale de la mère au bébé est que toutes les femmes reçoivent l’un des différents vaccins contre le HPV entre 9 et 26 ans, voire plus tard. La FDA a récemment repoussé à 45 ans l’âge des femmes qui peuvent recevoir le vaccin. Les vaccins ne couvrent pas seulement les souches les plus susceptibles de provoquer un cancer (comme les cancers du col de l’utérus, de l’anus, de la tête et du cou, du pénis, etc.), mais sont efficaces contre les souches les plus susceptibles de provoquer des verrues génitales ou des papillomes dans la bouche ou la gorge des bébés.
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Lectures complémentaires
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