Une fracture du col du fémur est un type de fracture de la hanche. Cette blessure se produit juste en dessous de la rotule de l’articulation sphérique de la hanche, la région de l’os de la cuisse appelée col du fémur. Une fracture du col du fémur déconnecte la rotule du reste de l’os de la cuisse (fémur). La douleur à l’aine, qui s’aggrave avec la pression exercée sur la hanche, est le symptôme le plus notable.
Les fractures de la hanche sont souvent considérées comme des blessures de personnes âgées, mais les jeunes actifs sont également à risque en raison des chutes, des accidents de voiture et de la surutilisation (fractures de stress). Le traitement immédiat d’une fracture du col du fémur – ou de toute fracture de la hanche, d’ailleurs – est essentiel pour atténuer une foule de complications possibles.
Complications et préoccupations
La menace qui pèse sur la mobilité et la qualité de vie futures est évidemment un facteur à prendre en compte lors de l’examen de l’impact de toute fracture de la hanche, mais le risque de décès augmente également de manière spectaculaire après une telle blessure. Les fractures de la hanche sont particulièrement dangereuses pour les personnes âgées.
Les taux de mortalité globaux oscillent entre 6 % pendant le traitement hospitalier et 20 à 30 % pendant la première année suivant la blessure (les taux les plus élevés étant enregistrés pendant les six premiers mois) en raison de complications immédiates comme l’infection et d’éventuels problèmes de mobilité comme la pneumonie et les maladies cardiovasculaires.
Mais les fractures du col du fémur en particulier peuvent être délicates en raison de la finesse de l’os dans cette zone (qui fait de l’ostéoporose un facteur contributif). En outre, l’apport sanguin à la partie fracturée de l’os est souvent endommagé au moment de la blessure, ce qui entrave la guérison de l’os.
Cette perturbation du flux sanguin vers l’os entraîne souvent une ostéonécrose (nécrose avasculaire), c’est-à-dire la mort littérale des cellules osseuses. Cela peut entraîner un effondrement de l’os dans la région et une arthrite en phase terminale dans l’articulation de la hanche.
Evaluation de la gravité des fractures
Les médecins utilisent ce qu’on appelle le système de classification Garden
pour évaluer la gravité d’une fracture du col du fémur. Il existe quatre stades, ou types, le type I étant le moins grave (une fracture incomplète, non déplacée ; une fracture partielle) et le type IV étant le plus grave (une fracture complète, entièrement déplacée ; les os sont séparés et désalignés).
Les médecins diagnostiquent généralement une fracture du col du fémur par radiographie, en particulier pour les fractures de type III et IV. Pour les cas plus subtils, lorsque les radiographies ne montrent rien et que le patient présente toujours des symptômes (fréquents dans les fractures de stress de type I, par exemple), des examens d’imagerie plus sensibles comme l’imagerie par résonance magnétique (IRM) ou une scintigraphie osseuse peuvent être prescrits.
Le fait de disposer d’un tel système pour définir immédiatement une fracture du col du fémur aide les médecins à déterminer rapidement la gravité de la blessure et un traitement probable.
Traitement de la fracture du col du fémur
La chirurgie est le traitement le plus courant pour une fracture du col du fémur, bien qu’un traitement conservateur puisse être justifié dans les cas à haut risque ou les fractures de stress moins graves. Il peut s’agir de mettre l’articulation au repos, d’éviter que le poids de la hanche ne soit supporté par des béquilles, de gérer la douleur et de suivre une thérapie physique après la guérison de l’os.
Pour le traitement chirurgical, les critères les plus importants à prendre en compte sont notamment les suivants
- La gravité du déplacement des fractures
- Âge du patient
La chirurgie donne souvent de bons résultats. Un examen
de 29 études portant sur plus de 5 000 patients ayant subi une fracture de la hanche a révélé que le traitement chirurgical permettait d’obtenir des taux plus élevés d’union osseuse (93 % contre 69 %) et des taux plus faibles d’ostéonécrose (8 % contre 10 %) que les traitements conservateurs non chirurgicaux.
Réduction ouverte et fixation interne
Les médecins réalignent manuellement l’os déplacé et utilisent des broches, des vis ou des clous chirurgicaux pour maintenir les os en place.
Les patients peuvent généralement placer autant de poids sur la hanche réparée que ce qui est toléré, mais cela varie dans certains cas. Consultez votre chirurgien avant d’entamer une thérapie ou de faire de l’exercice. À mesure que les os guérissent, la douleur devrait généralement s’atténuer.
Dans les cas où l’ostéonécrose s’installe, les patients peuvent éventuellement avoir besoin d’une opération de remplacement de la hanche.
Remplacement partiel ou total de la hanche
Lors d’une hémiarthroplastie ou d’une arthroplastie totale, les os de la rotule sont retirés et remplacés par des implants en métal ou en céramique. Le remplacement de la hanche est privilégié chez les patients ayant des fractures déplacées en raison des complications liées à la réparation de ces fractures.
Cependant, chez les patients de moins de 60 ans, les médecins feront tout leur possible pour éviter une prothèse partielle de la hanche. Les prothèses de hanche fonctionnent très bien pour les patients moins actifs, mais elles ont tendance à s’user chez les patients plus jeunes et plus actifs. Certaines données montrent
que d’autres options chirurgicales fonctionnent mieux chez ces personnes.
La rééducation commence immédiatement après une prothèse partielle ou totale de la hanche, et les patients peuvent généralement marcher avec tout leur poids sur l’implant. Ils ont tendance à se sentir beaucoup mieux après l’opération et reprennent généralement la marche assez rapidement.
Sources des articles (dont certains en anglais)
- Morrissey N, Iliopoulos E, Osmani AW, Newman K. Fractures du col du fémur chez les personnes âgées : Est-ce que chaque heure jusqu’à l’opération compte ?. Blessure. 2017;48(6):1155-1158. doi:10.1016/j.injury.2017.03.007
- Xu, D., Bi, F., Ma, C. et al. Une revue systématique des traitements des fractures non déplacées du col du fémur chez les patients de plus de 65 ans, avec un accent sur les taux d’union et la nécrose avasculaire. J Orthop Surg Res 12, 28 (2017) doi:10.1186/s13018-017-0528-9
- Hu X, Liu BJ, Wen XM, Zheng YH, Jia K. [Observation clinique d’une réduction fermée et d’une fixation par vis canulée en compression pour le traitement des fractures du col du fémur chez les patients jeunes et d’âge moyen]. Zhongguo Gu Shang. 2018;31(2):111-114. doi:10.3969/j.issn.1003-0034.2018.02.003
Lectures complémentaires
- Hu X, Liu BJ, Wen XM, Zheng YH, Jia K. Observation clinique d’une réduction fermée et d’une fixation par vis canulée en compression pour le traitement des fractures du col du fémur chez les patients jeunes et d’âge moyen. Zhongguo Gu Shang. 2018;31(2):111-114. doi:10.3969/j.issn.1003-0034.2018.02.003
- Kazley J, Bagchi K. Fractures du col du fémur. [Mis à jour le 13 mars 2019]. Dans : StatPearls [Internet]. L’île au trésor (FL) : StatPearls Publishing ; 2019 Janvier-.
- Lespasio MJ, Sodhi N, Mont MA. L’ostéonécrose de la hanche : une introduction. Perm J. 2019;23 doi:10.7812/TPP/18-100
- Xu, D., Bi, F., Ma, C. et al. Une revue systématique des traitements des fractures non déplacées du col du fémur chez les patients de plus de 65 ans, avec un accent sur les taux d’union et la nécrose avasculaire. J Orthop Surg Res 12, 28 (2017) doi:10.1186/s13018-017-0528-9