Le système d’activation réticulaire (SAR) est un faisceau complexe de nerfs dans le cerveau qui est responsable de la régulation de l’éveil et des transitions entre le sommeil et l’éveil. Il fonctionne comme un filtre des bruits inutiles qui peuvent interférer avec le traitement des messages ou ralentir le traitement des messages pendant le sommeil.
Pour ce faire, le SRA modifie l’activité électrique du cerveau, notamment la tension électrique des ondes cérébrales et la vitesse de fonctionnement des neurones (cellules nerveuses). Selon la façon dont le RAS configure ces signaux, vous pouvez être plus ou moins alerte, plus ou moins éveillé, ou plus ou moins conscient.
Si le système est endommagé, il peut en résulter des troubles du sommeil, de la léthargie ou un coma. Il peut également jouer un rôle dans la narcolepsie et les troubles dégénératifs du cerveau tels que la maladie de Parkinson et la paralysie supranucléaire progressive (PSP).
Troubles du sommeil les plus courants
Composantes du RAS
Le SRA est composé de voies interconnectées qui commencent dans le tronc cérébral situé à l’arrière du cerveau. Il continue ensuite vers le haut en passant par le thalamus au centre du cerveau et plus loin vers le cortex cérébral (la fine couche de tissu neural à la surface du cerveau).
Les autres composants du SRA situés au plus profond du cerveau comprennent la formation réticulaire du mésencéphale, le noyau mésencéphalique, le noyau intralaminaire thalamique, l’hypothalamus dorsal et le tegmentum.
Ceux qui interviennent dans la fonction motrice sont principalement composés d’une substance chimique organique appelée acétylcholine, tandis que ceux qui sont associés à la conscience et aux sentiments sont principalement composés de neurotransmetteurs monoaminés tels que la dopamine, la noradrénaline et la sérotonine.
Règlement sur le sommeil
Le RAS aide le cerveau à se préparer à un niveau d’activité plus élevé afin que vous puissiez vous lever le matin. Considérez le RAS comme le centre d’attention du cerveau dans lequel les stimuli externes sont systématiquement organisés en pensées conscientes. Pour vous permettre de vous lever le matin, le RAS réagit à divers déclencheurs, tels que le soleil, les sons et d’autres stimuli externes.
En état d’éveil, le cerveau produit des ondes cérébrales à basse tension et à forte intensité, de sorte que les signaux peuvent être organisés rapidement, ce qui contribue à la vigilance et à l’attention. La même chose se produit pendant le cycle de sommeil paradoxal, caractérisé par des mouvements oculaires rapides, des rêves intenses, des mouvements du corps et une augmentation du pouls et de la respiration.
Pendant la transition sommeil-éveil, les neurones s’activent à un rythme beaucoup plus lent, ce qui rend l’organisation des pensées moins cohérente. Cela donne lieu à des ondes cérébrales à haute tension et à faible vitesse qui facilitent le sommeil non-REM (profond, sans rêves).
Comment la perte du sommeil paradoxal affecte votre santé
Dysfonctionnement du RAS
Si le SAR est endommagé d’une manière ou d’une autre, il peut affecter à la fois l’éveil et le sommeil. Ces dommages sont souvent le résultat d’un traumatisme crânien, comme une attaque ischémique ou un coup violent à la tête.
Le coma en est un exemple, caractérisé par un état profond d’inconscience dans lequel vous êtes incapable de bouger ou de répondre à un stimulus externe.
Un autre trouble associé au SRA est la narcolepsie, un trouble chronique caractérisé par un mauvais contrôle des cycles veille-sommeil. Cette perturbation du cycle peut se manifester par des épisodes de somnolence extrêmes et incontrôlables, qui vous font vous endormir soudainement sans préavis. La narcolepsie est une affection dangereuse qui peut vous exposer à des risques de blessures lorsque vous marchez, conduisez ou faites fonctionner des machines.
La maladie de Parkinson peut également affecter le fonctionnement du SRA. Comme les neurones se dégradent en raison de la maladie, ils s’enflamment moins fréquemment. Non seulement cela affecte la fonction motrice, mais cela peut aussi affecter la qualité du sommeil en perturbant le cycle REM.
On pense également que la paralysie supranucléaire progressive (PSP), une maladie dégénérative du cerveau souvent confondue avec la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer, est liée au dysfonctionnement du SRA.
Avec la PSP, les neurones du tronc cérébral et du cortex cérébral développent des amas anormaux de protéines appelés enchevêtrements. Ces enchevêtrements interfèrent avec les voies du SRA et contribuent à la déficience cognitive et au dérèglement du sommeil et de l’éveil chez les personnes atteintes de PSP.
7 Tests diagnostiques des troubles du sommeil
Traitement
Les dommages causés par un traumatisme crânien ne sont généralement pas « réparables », mais peuvent être traités par des stratégies de réadaptation qui se concentrent sur le cycle veille-sommeil. En voici quelques exemples :
- Amélioration de l’hygiène du sommeil, dans le but de modifier les comportements et les conditions environnementales qui perturbent autrement le sommeil
- lathérapie cognitivo-comportementale (TCC), qui peut comprendre un entraînement à la relaxation, le contrôle des stimuli et la restriction du sommeil
- Lesmédicaments, utilisés avec prudence car ils peuvent parfois déclencher des crises, réduire la plasticité des neurones et provoquer une aggravation des symptômes du sommeil
Les personnes souffrant de narcolepsie sont souvent traitées avec les mêmes médicaments que ceux utilisés chez les personnes souffrant de troubles de l’attention avec hyperactivité (TDAH), en plus d’un conseil psychologique et de l’utilisation d’inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS), des antidépresseurs.
Les troubles du sommeil chez les personnes souffrant de troubles dégénératifs du cerveau sont plus difficiles à traiter et nécessitent une approche individualisée supervisée par un neurologue expérimenté.
Sources des articles (certains en anglais)
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Lectures complémentaires
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