Risques potentiels d’une coloscopie

Dans l’ensemble, la coloscopie est un test très sûr, et les inquiétudes concernant les complications ne sont généralement pas une raison valable pour en repousser une ou l’éviter complètement. Toutefois, comme pour toute procédure médicale, des complications sont possibles (bien que rares). Des études estiment que le risque global de complications pour une coloscopie de routine est faible, environ 1,6 %. En revanche, le risque à vie de développer un cancer colorectal est d’environ 4 à 5 %. Pour mettre les choses en perspective : le risque moyen d’une personne de développer un cancer du côlon est plus élevé que celui d’avoir une complication après une coloscopie.

A man sleeping in a hospital bed

Parmi les complications qui peuvent survenir lors d’une coloscopie, on trouve la perforation (un trou dans l’intestin), les saignements, le syndrome post-polypectomie, la réaction à l’anesthésie et l’infection.

L’objectif de cet article est d’informer les patients sur tous les aspects d’une coloscopie, qui ne comporte qu’un risque minime. Le faible niveau de risque devrait être rassurant, surtout compte tenu de l’importance de ce test de dépistage et de son importance dans la détection et la prévention du cancer colorectal. Si une coloscopie est nécessaire, les risques potentiels décrits ici ne devraient pas, à tout le moins, être dissuasifs, mais devraient plutôt donner aux patients confiance dans la sécurité de cette procédure.

Complications de la préparation à la coloscopie

Avant une coloscopie, il est important de bien nettoyer l’intestin afin que le médecin qui effectue l’examen puisse passer les instruments dans le côlon et bien observer la paroi du côlon. Cela signifie qu’il faut vider le côlon de ses selles, et cela se fait de différentes façons, le jour ou les deux jours précédant l’examen. Les complications lors de la préparation d’une coloscopie sont rares, mais peuvent survenir, en particulier chez les patients âgés ou chez ceux qui souffrent d’une insuffisance cardiaque congestive.

Risque de perforation

Une perforation est une déchirure ou un trou dans l’intestin. Lors d’une coloscopie, un médecin peut enlever les polypes (excroissances sur la paroi du côlon) qui sont découverts. Le risque de perforation est très faible après une coloscopie au cours de laquelle aucun polype n’a été enlevé, et n’est que légèrement plus élevé après une coloscopie au cours de laquelle un polype est enlevé. Une perforation peut se produire si un instrument perfore un point fin de la paroi du côlon, ou si l’air introduit dans le côlon pendant l’examen provoque une trop grande distension.

Une perforation importante et visible est une urgence et est traitée par la chirurgie pour fermer la déchirure. Dans certains cas, lorsque les petites déchirures sont détectées à un stade précoce, il n’est pas nécessaire d’opérer et la perforation peut être traitée par un repos intestinal, des antibiotiques et une surveillance attentive.

Risque de saignement

Les saignements surviennent dans environ une procédure de coloscopie sur mille. Le saignement peut être traité pendant l’examen, mais dans la plupart des cas, il disparaîtra de lui-même. Le risque de saignement après une polypectomie est un peu plus élevé. Ce type de saignement peut également disparaître de lui-même, mais il peut nécessiter un traitement s’il devient grave.

Autosoins et rétablissement après une coloscopie

Syndrome de postpolypectomie

Il s’agit d’un syndrome qui se produit à la suite d’une brûlure de la paroi intestinale lors de l’ablation d’un polype. En réaction à la polypectomie, entre 12 heures et quelques jours plus tard, un patient développe de la fièvre, des douleurs abdominales et un nombre élevé de globules blancs après une coloscopie. Le risque de syndrome post-polypectomie après une coloscopie au cours de laquelle une polypectomie a été effectuée est très faible. Le traitement peut comprendre du repos, des liquides intraveineux et des antibiotiques.

Effets des médicaments anesthésiques

Des médicaments sédatifs, souvent appelés « sommeil crépusculaire », sont administrés lors d’une coloscopie afin de rendre les patients plus confortables. Il existe des risques, tels qu’une réaction allergique ou des problèmes respiratoires, chaque fois que des sédatifs sont administrés pour une procédure. Lors d’une coloscopie, il y a un très faible risque d’effet respiratoire grave dû aux médicaments. Les autres risques liés aux sédatifs sont une réaction au point d’injection, des nausées, des vomissements et une pression artérielle basse.

Risque d’infection

L’infection après une coloscopie est très rare. Une infection peut être transmise entre patients si l’endoscope n’est pas nettoyé et stérilisé correctement entre les tests. Le risque que cela se produise est cependant très faible.

Une coloscopie est une procédure sûre. La meilleure façon de connaître les risques est d’en discuter avec le médecin qui effectue l’examen. Dans la plupart des cas, notamment lorsque la coloscopie est effectuée pour dépister le cancer du côlon, les risques sont plus faibles que le risque de développer un cancer. Les risques ne sont généralement pas une raison d’éviter de subir une coloscopie. Les patients ont le droit de poser des questions sur les risques d’une coloscopie et sur la préparation : les réponses doivent être rassurantes.

Sources des articles (certains en anglais)

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