L’utilisation de la ventilation à pression positive non invasive (VPPN)

Si vous souffrez d’un problème de santé qui vous cause des difficultés à respirer, comme l’apnée du sommeil ou la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), votre médecin peut vous recommander une ventilation non invasive pour aider à soutenir votre fonction pulmonaire. Également connue sous le nom de ventilation non invasive à pression positive (VNP), ce type de ventilation mécanique aide une personne à prendre une respiration complète et contribue à maintenir un approvisionnement adéquat en oxygène dans le corps, en particulier pendant le sommeil.

Vous connaissez peut-être déjà la ventilation à pression positive non invasive si vous avez entendu parler ou utilisé un appareil de ventilation à pression positive continue (CPAP), de ventilation à pression positive à deux niveaux (BiPAP) ou de ventilation à pression positive auto-ajustable (APAP).

Objectif et utilisations

La ventilation non invasive fournit un soutien ventilatoire à une personne par les voies aériennes supérieures. La VNPP est une alternative à la ventilation mécanique invasive (placée sur un ventilateur) pour les personnes qui souffrent d’une insuffisance respiratoire chronique ou d’une insuffisance respiratoire et qui ne peuvent plus respirer correctement par elles-mêmes.

Plusieurs affections peuvent bénéficier de l’utilisation du VPPN.

  • BPCO
  • Apnée obstructive du sommeil
  • Syndrome d’hypoventilation de l’obésité
  • Flambées d’asthme

Votre médecin peut vous recommander le VPPN si vous êtes atteint d’une BPCO et que vous présentez une exacerbation pouvant entraîner une insuffisance respiratoire hypercapnique, ou si vous souffrez d’apnée du sommeil modérée à sévère.

Vous pouvez également avoir besoin du VPPN si vous souffrez de dyspnée (sensation d’essoufflement), de tachypnée (rythme respiratoire rapide) et/ou d’hypercarbie (taux élevé de dioxyde de carbone dans le sang) avec un pH compris entre 7,25 et 7,35.

Le VPPN peut également être utilisé comme un outil de transition pour sortir de la ventilation mécanique invasive, ou à la place de l’intubation endotrachéale chez certains patients. Contrairement à la ventilation invasive, qui nécessite une surveillance dans l’unité de soins intensifs, la ventilation non invasive peut souvent être effectuée dans le service d’hôpital général, à condition que le personnel soit correctement formé à son utilisation.

Comment cela fonctionne-t-il ?

Le NPPV améliore le processus de respiration en fournissant un mélange d’air et d’oxygène provenant d’un générateur de flux à travers un masque facial ou nasal bien ajusté. Comme les poumons sont, d’une certaine manière, maintenus ouverts par la pression positive, il est plus facile de faire descendre l’oxygène dans les minuscules alvéoles où se produit l’échange d’oxygène et de dioxyde de carbone.

En termes non cliniques, vous pouvez vous représenter vos alvéoles comme de minuscules ballons. Grâce à ce support ventilatoire, les ballons restent légèrement gonflés après votre expiration, ce qui facilite leur expansion lors de votre prochaine respiration. Le processus est similaire au remplissage d’un ballon, mais il faut veiller à ne pas laisser tout l’air sortir entre les respirations pour faciliter le remplissage.

Formes de VPPN

Il existe plusieurs formes de ventilation à pression positive non invasive, notamment la CPAP, la BiPAP et l’APAP. Toutes trois délivrent de l’oxygène sous pression à travers un masque, bien qu’elles varient quant à la possibilité de changer les réglages.

Généralement associée au traitement de l’apnée du sommeil, la pression délivrée par les appareils de PAP empêche les muscles de la gorge de s’affaisser et de restreindre le flux d’air.

  • CPAP : La pression positive continue des voies aériennes est généralement utilisée chez les personnes souffrant d’apnée obstructive du sommeil. La PPC est réglée à un seul niveau de pression constant pour l’inspiration et l’expiration.
  • BiPAP : La pression positive des voies aériennes à deux niveaux a deux réglages : un pour l’inhalation et un pour l’expiration. La BiPAP est utilisée plus souvent pour les personnes atteintes de BPCO car il est plus facile d’expirer contre une pression plus basse, ce que ce système permet. Un médecin vous aidera à calibrer l’appareil et à choisir vos réglages optimaux.
  • APAP : Les appareils à pression positive auto-ajustable peuvent en fait calculer la pression nécessaire pour le confort respiratoire d’une personne et s’ajuster automatiquement. Cet appareil « intelligent » peut être utile si vous avez des rythmes respiratoires variés pendant la nuit, par exemple pendant différents cycles de sommeil paradoxal, ou si vous bougez beaucoup pendant votre sommeil.

Comparaison entre la CPAP et la BiPAP

Efficacité

Un article de recherche publié dans Lancet en 2014 a montré que le VPPN améliorait le taux de survie des personnes atteintes de BPCO. L’étude multinationale multicentrique, randomisée, d’une durée d’un an, a révélé que les personnes atteintes de BPCO qui recevaient une ventilation non invasive avaient un risque de décès inférieur de 36 %.

D’autres études montrent que le VPPN utilisé pendant les exacerbations aiguës de la BPCO réduit la nécessité d’une intubation endotrachéale (ventilation mécanique invasive) et est associé à un taux d’échec du traitement plus faible et à des séjours hospitaliers plus courts.

En outre, une étude réalisée en 2016 a montré que le VPPN à long terme peut entraîner une amélioration des gaz sanguins artériels (GSA), de la fonction pulmonaire et de la qualité de vie liée à la santé. En général, ces améliorations étaient bien meilleures avec une ventilation non invasive de haute intensité (utilisant la pression inspiratoire la plus élevée possible) qu’avec une VPPN de faible intensité.

Contre-indications

Les personnes ne doivent pas être traitées avec des VPPN au lieu d’une ventilation mécanique si l’une des conditions suivantes s’applique :

  • Elles sont médicalement instables en raison d’une hypotension (basse pression sanguine), d’une septicémie (infection généralisée grave pouvant entraîner un choc), d’une hypoxie (manque d’oxygène dans les tissus de votre corps) ou d’une autre maladie systémique pouvant mettre la vie en danger
  • Ils ont un état mental qui se dégrade
  • Ils font face à des sécrétions excessives, ce qui les expose à un risque d’aspiration plus élevé

Seul votre médecin peut déterminer si vous êtes un candidat à la ventilation non invasive. La VPPN n’est pas appropriée pour tout le monde.

Cela dit, les études montrant à la fois la réduction du besoin d’intubation endotrachéale et l’amélioration des taux de survie des personnes atteintes de BPCO qui sont candidates au VPPN sont très encourageantes. En outre, si l’on considère l’utilisation à long terme de la ventilation non invasive dans le cas de la BPCO, des changements tels qu’une amélioration des gaz sanguins et de la fonction pulmonaire, ainsi qu’une meilleure qualité de vie ont récemment été constatés, en particulier avec le VPPN à haut débit. La thérapie par VPPN a également permis de faire de grands progrès pour aider les millions de personnes qui souffrent d’apnée du sommeil.

Le VPPN n’est qu’une mesure de l’amélioration de votre qualité de vie si vous souffrez de BPCO, d’apnée du sommeil ou du syndrome d’obésité et d’hypoventilation. N’oubliez pas de parler à votre médecin des autres changements de mode de vie qui pourraient vous aider.

Retour haut de page