La vitamine B17 est un nom couramment utilisé pour une substance chimique appelée amygdaline. L’amygdaline, qui provient généralement des noyaux d’abricot et des amandes amères, est utilisée pour fabriquer du laetrile (un composé qui, dit-on, aide à traiter le cancer). Bien qu’on les appelle souvent « vitamine B17 », ni l’amygdaline ni le laetrile ne sont vraiment des vitamines B.
Utilise
On prétend souvent que le Laetrile traite le cancer de manière naturelle. Il n’est pas approuvé par la Food and Drug Administration américaine comme traitement du cancer ou de toute autre affection médicale.
Certains partisans du laetrile suggèrent que le cancer est le résultat d’une carence en vitamines. Ces partisans affirment que la consommation de la vitamine B17 peut inverser cette carence et, en retour, contribuer au traitement ou à la prévention du cancer.
Le laetrile est également censé protéger contre des maladies comme l’hypertension et l’arthrite.
Sources
L’amygdaline se trouve naturellement dans les noix crues et dans les noyaux de nombreux fruits. Elle est également présente dans des plantes comme les haricots de Lima, le trèfle et le sorgho.
Effets secondaires et problèmes de sécurité
L’amygdaline produit du cyanure, qui est une substance toxique. On pense que le cyanure est un des principaux composants du laétrile et de l’amygdaline qui combattent le cancer. On dit que le cyanure libéré dans l’organisme par ces substances peut tuer les cellules cancéreuses.
Développé aux États-Unis dans les années 1950, le laetrile agirait comme une forme non toxique de l’amygdaline. Cependant, on a constaté que le laetrile déclenchait une série d’effets secondaires similaires à ceux de l’empoisonnement au cyanure.
L’utilisation du laétrile est associée aux effets secondaires suivants : coloration bleue de la peau, confusion, difficulté à marcher, vertiges, chute des paupières supérieures, maux de tête, lésions hépatiques, hypotension, nausées, lésions nerveuses et vomissements. L’empoisonnement au cyanure peut mettre la vie en danger et peut entraîner la mort.
Selon l’Institut national du cancer, l’utilisation du laetrile est associée à un risque accru de coma ou de décès.
On craint que la vitamine C n’augmente la quantité de cyanure libérée par le laetrile dans l’organisme et, par conséquent, n’entraîne un risque accru de toxicité.
Recherche
Les allégations selon lesquelles le laetrile ou l’amygdaline peuvent être bénéfiques pour les patients atteints de cancer ne sont pas étayées par des données cliniques solides, selon un rapport publié dans la Cochrane Database of Systematic Reviews
en 2015.
Pour ce rapport, les scientifiques ont analysé 69 études précédemment publiées évaluant les effets supposés anticancéreux et les effets indésirables possibles du laetrile et de l’amygdaline. Toutefois, aucune de ces études n’a été jugée suffisamment rigoureuse pour répondre aux critères des examinateurs.
Dans leur conclusion, les auteurs du rapport notent que la consommation de laetrile ou d’amygdaline comporte un risque considérable d’effets indésirables graves résultant d’un empoisonnement au cyanure. À cette fin, les auteurs déclarent : « Sur la base des données disponibles, il n’y a actuellement aucune justification scientifique ou éthique pour des essais cliniques avec le laetrile ou l’amygdaline dans la gestion du cancer ».
Dans plusieurs études préliminaires publiées ces dernières années, les chercheurs ont observé que l’amygdaline pourrait posséder certaines propriétés anticancéreuses. Celles-ci sont observées in vitro, (dans des lignées cellulaires) ou dans des modèles animaux.
Une étude publiée dans Immunopharmacology and Immunotoxicology
en 2013, par exemple, indique que l’amygdaline pourrait protéger contre le cancer du col de l’utérus. Lors de tests sur des cellules humaines, les chercheurs ont observé que l’amygdaline peut combattre le cancer du col de l’utérus en induisant l’apoptose (un type de mort cellulaire programmée essentiel pour arrêter la prolifération des cellules cancéreuses).
Des recherches supplémentaires sont nécessaires avant que l’amygdaline puisse être recommandée pour la prévention ou le traitement du cancer.
Alternatives
Bien qu’il n’existe pas de moyen connu de prévenir le cancer, certaines pratiques peuvent contribuer à réduire votre risque de cancer. Il s’agit notamment d’éviter de fumer et de faire usage de tabac, de se soumettre à des tests de dépistage des affections précancéreuses, de suivre un régime alimentaire sain, de faire régulièrement de l’exercice et de maintenir un poids sain.
Si vous envisagez d’utiliser la vitamine B17 pour la prévention ou le traitement du cancer, il est essentiel de consulter d’abord votre médecin. L’automédication et le fait d’éviter ou de retarder les soins habituels peuvent avoir de graves conséquences.
Sources des articles (certains en anglais)
- Institut national du cancer. Laetrile/Amygdaline (PDQ) – Version patient. Mise à jour le 5 avril 2018.
- Institut national du cancer. Laetrile/Amygdaline (PDQ) – Version pour les professionnels de la santé. Mise à jour le 25 octobre 2019.
- Milazzo S, Horneber M. Traitement du cancer par le Laetrile. Cochrane Database Syst Rev. 2015 ;(4):CD005476. doi:10.1002/14651858.CD005476.pub4
- Song Z, Xu X. Recherche avancée sur les effets anti-tumoraux de l’amygdaline. J Cancer Res Ther. 2014 Aug;10 Suppl. 1:3-7. doi:10.4103/0973-1482.139743
- Chen Y, Ma J, Wang F, Hu J, Cui A, Wei C, Yang Q, Li F. L’amygdaline induit l’apoptose dans les cellules HeLa de la lignée cellulaire du cancer du col de l’utérus humain. Immunopharmacol Immunotoxicol. 2013 Feb;35(1):43-51. doi:10.3109/08923973.2012.738688