Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) a créé chez certains une peur si intense de l’infection qu’elle s’étend bien au-delà de la peur de la transmission sexuelle. En fait, certaines personnes restent convaincues que l’on peut contracter le VIH en entrant en contact avec un objet ou une surface sur laquelle il peut y avoir du sang ou du sperme infecté par le VIH.
Après tout, il semble raisonnable de penser que plus il y a de sang ou de sperme, plus le virus peut survivre longtemps en dehors du corps. Et, en retour, si le virus est capable de survivre, il a sûrement le potentiel d’infecter, n’est-ce pas ?
Comprendre le VIH
Évaluer le risque
Compte tenu de ces paramètres, il serait juste de dire que, oui, il y a une chance de survie, bien que limitée. Dans certaines conditions, le VIH peut survivre hors du corps pendant des heures, voire des jours, si la température, l’humidité, l’exposition aux UV et l’équilibre du pH sont corrects. Il s’agit d’un ensemble de conditions très inhabituelles, mais qui sont en fait possibles.
Pour comprendre pourquoi, il faut faire la différence entre un risque perçu et un risque documenté.
Risque perçu vs. risque documenté
Un risque perçu (ou théorique) est un risque qui repose sur des croyances plutôt que sur des faits et qui persiste malgré le caractère improbable de la survenance de l’événement. En revanche, un risque documenté (ou réel) est basé sur des preuves statistiques de l’existence d’un événement réel. Alors qu’un risque perçu est une théorie, un risque documenté est un fait.
En ce qui concerne le VIH, le potentiel d’infection ne se traduit pas par un risque réel, à moins que l’exposition ne remplisse quatre conditions spécifiques :
- Il doit y avoir des fluides corporels dans lesquels le VIH peut se développer. Il s’agit du sperme, du sang, des sécrétions vaginales et du lait maternel. Le VIH ne peut pas se développer dans les parties du corps qui présentent une forte acidité (comme l’estomac ou la vessie).
- Il doit y avoir une voie par laquelle le VIH peut entrer dans l’organisme. Cela inclut les rapports sexuels, le partage d’aiguilles, l’exposition professionnelle ou la transmission de la mère à l’enfant.
- Le virus doit pouvoir atteindre les cellules vulnérables à l’intérieurdu corps. Cela nécessite la rupture ou la pénétration profonde de la peau et/ou l’absorption du virus par les tissus muqueux du vagin ou de l’anus. Les éraflures, les abrasions et les piqûres cutanées n’offrent pas la pénétration profonde nécessaire pour qu’une infection se produise. Le VIH ne peut pas passer à travers une peau intacte.
- Il doit y avoir des quantités suffisantes de virus dans les fluides corporels. La salive, la sueur et les larmes contiennent toutes des enzymes qui inhibent le VIH ou ont un pH hostile au VIH.
Si toutes ces conditions ne sont pas remplies, une infection par le VIH ne peut tout simplement pas se produire.
Conditions dans lesquelles le VIH peut survivre
Si le VIH devait survivre en dehors du corps pendant plus de quelques minutes, il ne pourrait le faire que dans ces conditions environnementales spécifiques :
- Destempératures plus froides: Les températures inférieures à 39 degrés Fahrenheit sont considérées comme idéales pour le développement du VIH. En revanche, le VIH ne se porte pas bien à température ambiante (68 degrés Fahrenheit) et continue à décliner lorsqu’il atteint et dépasse la température du corps (98,6 degrés Fahrenheit).
- pH idéal: Le niveau de pH idéal pour le VIH se situe entre 7,0 et 8,0, avec un pH optimal de 7,1. Tout ce qui se situe au-dessus ou en dessous de ces niveaux est considéré comme impropre à la survie.
- Sang séché: Le VIH peut survivre jusqu’à six jours dans du sang séché à température ambiante, bien que les concentrations de virus dans le sang séché soient invariablement faibles ou négligeables.
- Pas d’exposition aux UV: le VIH survit plus longtemps lorsqu’il n’est pas exposé aux rayons ultraviolets (UV). Les rayons UV dégradent rapidement l’ADN viral ainsi que les lipides qui constituent l’enveloppe du virus, le rendant incapable de s’attacher à d’autres cellules et de les infecter.
Même en tenant compte de ces paramètres, il n’y a pas encore eu de cas documenté d’infection au moyen d’une seringue jetée dans un lieu public.
En 2008, la plus grande étude rétrospective sur les blessures par piqûre d’aiguille chez les enfants a conclu qu’aucun cas de VIH ne s’était produit à la suite d’un contact avec une seringue jetée.
De plus, en 2015, les Centres de contrôle et de prévention des maladies n’ont pu confirmer qu’une seule infection par piqûre d’aiguille depuis 1999, et ce cas impliquait un chercheur de laboratoire qui travaillait avec une culture vivante du VIH.
De même, il n’y a jamais eu de cas documenté d’infection par crachat ou par contact avec des liquides organiques dans les yeux d’une personne séropositive.
Cause et facteurs de risque du VIH
Prévention post-exposition
Il est clair qu’il n’y a aucun moyen de dire quelle quantité de liquide organique ou quelle taille de plaie est nécessaire pour qu’une infection par le VIH ait lieu. En cas de doute, il faut toujours faire preuve de prudence et se rendre aux urgences ou à la clinique sans rendez-vous la plus proche.
On peut vous prescrire un traitement oral de 28 jours, connu sous le nom de prophylaxie post-exposition (PPE), qui peut éviter une infection si le traitement est commencé dans les 24 à 48 heures suivant l’exposition.
Toutefois, si vous avez des craintes permanentes ou irrationnelles concernant le VIH, envisagez de rencontrer un spécialiste du VIH, un psychologue ou un conseiller qualifié. Cela est particulièrement vrai si ces craintes interfèrent avec vos relations ou votre qualité de vie. Il existe des traitements pour vous aider à contrôler ces angoisses et à améliorer votre sentiment de bien-être général.
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Lectures complémentaires
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