L’écoulement nasal causé par une fuite de liquide cérébral

Tout le monde a connu la rhinorrhée, communément appelée « écoulement nasal », à un moment ou à un autre. Le plus souvent, l’écoulement nasal est dû à une rhinite allergique ou à un rhume.

Parmi les autres causes d’écoulement nasal, on peut citer la rhinite gustative due au froid ou à la consommation d’aliments épicés, et la rhinite vasomotrice due à des irritants nasaux tels que les odeurs fortes ou les changements de temps.

Ces causes courantes d’écoulement nasal durent peu de temps, comme dans le cas du rhume, ou répondent au traitement par des médicaments antiallergiques, tels que les antihistaminiques oraux, les sprays nasaux de corticostéroïdes ou les sprays nasaux anticholinergiques.

Certaines personnes peuvent avoir le nez qui coule tout le temps et ne répondent à aucun type de médicament contre les allergies ; ces personnes peuvent souffrir d’une maladie rare appelée rhinorrhée du liquide céphalorachidien (LCR), causée par une fuite de liquide céphalorachidien par le nez.

A woman blowing nose with a handkerchief

Causes

La rhinorrhée du LCR est une affection inhabituelle qui peut survenir après un traumatisme crânien, comme complication d’une chirurgie des sinus ou du cerveau, ou à la suite d’une tumeur ou d’une anomalie congénitale. Elle peut également être idiopathique (sans cause connue) ou due à une augmentation de la pression intracrânienne.

Symptômes

Les personnes atteintes de rhinorrhée du LCR peuvent se plaindre d’un écoulement nasal qui s’aggrave avec un changement de position (comme se mettre debout) ou avec la manœuvre de Valsalva (forcer ou soulever des objets lourds).

Le liquide contenu dans la rhinorrhée du LCR est mince et clair, et la personne atteinte peut remarquer un goût sucré ou salé en raison de l’augmentation du glucose et des électrolytes présents dans le liquide céphalorachidien.

Complications

Si une personne est atteinte de rhinorrhée du LCR, il est important que son état soit corrigé car il y a un risque accru de développer une méningite bactérienne qui est une infection mortelle autour du cerveau.

Les bactéries peuvent se propager de l’intérieur des voies nasales et des sinus par le trou de la dure-mère (le tissu qui entoure le cerveau et la moelle épinière) et dans la paroi qui entoure le cerveau, ce qui entraîne une méningite.

Les personnes qui ont développé plus d’un épisode de méningite bactérienne doivent être évaluées pour une éventuelle rhinorrhée du LCR, ainsi qu’une évaluation de l’immunodéficience primaire par un immunologiste clinique.

Diagnostic

Bien que la rhinorrhée du LCR ne soit pas une affection courante, ce diagnostic doit être envisagé chez une personne qui a un écoulement nasal chronique, sans autres symptômes de rhinite allergique, qui ne répond pas aux médicaments antiallergiques habituels. Toute personne ayant eu des épisodes répétés de méningite bactérienne doit également être évaluée pour la rhinorrhée du LCR.

La façon la plus précise de diagnostiquer la rhinorrhée du LCR est de montrer la présence de bêta-2-transferrine dans les écoulements nasaux. Une fois que la rhinorrhée du LCR est suspectée ou confirmée par la présence de bêta-2-transferrine, la fuite doit être localisée en vue d’une correction chirurgicale.

Diverses méthodes ont été utilisées pour localiser la rhinorrhée du LCR, le plus souvent l’IRM du cerveau ou un scanner de médecine nucléaire à l’Indium 111.

Traitement

Une fois que le site du LCR est localisé, il peut être corrigé chirurgicalement en utilisant un certain nombre de techniques différentes. Le plus souvent, la fuite du LCR est réparée par endoscopie nasale en utilisant une greffe de peau ou d’os pour boucher le trou.

Si vous avez déjà eu un écoulement nasal sans autres symptômes d’allergie, ou un écoulement nasal qui ne s’améliore pas avec le temps ou avec des médicaments contre les allergies, demandez à votre médecin si vous pourriez avoir une fuite de LCR. Cela serait particulièrement important si vous avez subi une blessure à la tête avant que l’écoulement nasal ne commence, ou si vous avez déjà contracté une méningite.

Sources des articles

  1. Kerr JT, Chu FWK, Bayles SW. Rhinorrhée du liquide céphalorachidien : Diagnostic et gestion. Clinique oto-rhino-laryngologique N Am. 2005;38:597-611. DOI:10.1016/j.otc.2005.03.011
  2. Mathias, Tiffany et al « Contemporary Approach to the Diagnosis and Management of Cerebrospinal Fluid Rhinorrhea ». The Ochsner journal vol. 16,2 (2016) : 136-42. PMID : 27303222
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