Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) touche 3 à 10 % des femmes en âge de procréer. Le SOPK se caractérise par des taux élevés de testostérone (toutes les femmes ont de la testostérone comme tous les hommes ont des oestrogènes), ce qui crée un déséquilibre des hormones sexuelles féminines.
Le SOPK est la cause la plus fréquente d’infertilité ovulatoire en raison du déséquilibre hormonal qui accompagne cette maladie. Avoir des règles irrégulières et ne pas avoir de règles (aménorrhée) est un symptôme certain du SOPK. Cependant, de nombreux facteurs peuvent provoquer des règles irrégulières, et le SOPK n’est pas le seul.
Causes possibles
Les causes de l’irrégularité ou de l’absence des règles sont nombreuses et peuvent impliquer soit des anomalies dans l’utérus (comme les fibromes utérins), soit des conditions externes parfois plus difficiles à cerner. Le SOPK est l’une des conditions que votre médecin peut explorer, en particulier si les irrégularités menstruelles sont continues et persistantes.
Le SOPK est généralement diagnostiqué lorsqu’une femme présente au moins deux des trois symptômes caractéristiques :
- Niveaux élevés d’androgènes
- Cycles menstruels irréguliers
- Kystes ovariens
Si vous êtes une adolescente qui vient d’avoir ses premières règles ou une femme plus âgée qui approche de l’insuffisance ovarienne (ou de la ménopause), les cycles irréguliers sont très fréquents car vos hormones fluctuent. Les irrégularités menstruelles peuvent également être causées par un dispositif intra-utérin (DIU) ou un changement récent de contraceptif oral.
Si vous faites trop d’exercice, si vous perdez beaucoup de poids ou si vous êtes très stressée, vos règles peuvent également être affectées. D’autres pathologies telles que l’hypothyroïdie (fonction thyroïdienne basse) et l’hyperthyroïdie (fonction thyroïdienne excessive) peuvent également entraîner des règles manquantes ou absentes.
Risques et complications
Il est normal de manquer occasionnellement une période. Cependant, le fait de ne pas avoir de règles régulières peut augmenter votre risque de cancer de l’endomètre.
Au cours d’un cycle menstruel normal, l’endomètre est exposé à des hormones, comme l’œstrogène, qui provoquent la prolifération et l’épaississement de la muqueuse. Lorsque l’ovulation n’a pas lieu, la muqueuse n’est pas éliminée et est exposée à des concentrations d’œstrogènes beaucoup plus élevées.
L’endomètre devient alors beaucoup plus épais que la normale. C’est ce qui contribue à l’augmentation du risque de cancer.
Gardez à l’esprit que cela ne s’applique pas si vous prenez une pilule contraceptive, en particulier une pilule conçue pour vous empêcher d’avoir vos règles plus d’une fois tous les quelques mois. La pilule maintient vos taux d’hormones à un niveau bas et la paroi de l’endomètre est mince, ce qui réduit considérablement votre risque de cancer de l’endomètre.
Les symptômes du cancer de l’endomètre comprennent des douleurs pelviennes, des saignements entre les règles, des douleurs pendant les rapports sexuels et des pertes aqueuses ou sanguines. Comme il n’y a généralement pas d’autres signes avant-coureurs, n’hésitez pas à consulter un médecin même si les symptômes sont légers.
Traitement
Il existe de nombreuses façons de traiter les périodes irrégulières ou d’absence dans le cadre du SOPK, en fonction de vos objectifs et de vos antécédents de santé. En général, il n’est pas bon que vous ne perdiez pas votre paroi utérine chaque mois. Cela peut provoquer une accumulation dans la muqueuse de l’endomètre, ce qui augmente le risque de cancer de l’utérus.
Certains médecins recommandent des contraceptifs oraux pour équilibrer les hormones et créer un cycle régulier. Bien qu’elle ne soit pas indiquée pour cette raison, la metformine peut également aider certaines femmes à réguler leur cycle.
Les personnes atteintes du SOPK peuvent régulariser leur cycle menstruel en perdant du poids, en modifiant leur alimentation et en faisant de l’exercice. En outre, le complément alimentaire inositol s’est révélé utile pour réguler les règles et équilibrer les hormones chez les personnes atteintes du SOPK.
Si vos règles deviennent soudainement irrégulières, signalez-le à votre médecin. D’autres tests de diagnostic et/ou une intervention médicale peuvent s’avérer nécessaires.
Sources des articles (certains en anglais)
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