Crises psychogènes non épileptiques

Les crises psychogènes non épileptiques (PNES), également appelées pseudo-crises, sont des épisodes soudains qui ressemblent à des crises d’épilepsie. La différence est que les crises épileptiques sont causées par des changements dans l’activité électrique du cerveau, alors que les crises non épileptiques sont censées avoir une cause psychologique plutôt que physique. Le PNES est un trouble complexe qui est difficile à diagnostiquer et à traiter.

Young girl hooked up to EEG machine

Le terme de crises psychogènes non épileptiques décrit l’expérience elle-même car les personnes qui souffrent de PNES ont souvent l’impression d’avoir des crises, bien que les épisodes ne soient pas corrélés à une altération de l’activité électrique de l’EEG. De nombreux médecins préfèrent éviter d’utiliser le terme de pseudo-capsule, car il pourrait laisser entendre que les personnes qui ont cette expérience font semblant ou ne veulent pas aller mieux.

Si l’activité électrique du cerveau n’est pas la même que celle d’une crise d’épilepsie, une personne souffrant de pseudo-coupures ne simule pas ses symptômes. En général, les crises ne sont pas volontaires (intentionnellement), ne peuvent pas être délibérément contrôlées ou arrêtées, et la crise semble aussi réelle que la crise épileptique.

Symptômes

Les symptômes des pseudo-crises sont similaires à ceux des crises d’épilepsie, mais il existe des distinctions importantes. Le PNES correspond davantage au concept stéréotypé d’une crise que ne le fait une crise épileptique. Par exemple, les crises représentées à la télévision impliquent une personne qui se bat sans schéma particulier, mais les véritables crises d’épilepsie sont généralement rythmées et brèves.

  • Événements précédents : Les crises d’épilepsie du PNES peuvent survenir après un événement à forte charge émotionnelle, comme un licenciement ou une arrestation. Le stress peut également déclencher une crise d’épilepsie, ce qui rend la distinction difficile. Cependant, un stress honteux ou qui entraînera une punition est plus susceptible de déclencher une pseudo crise que des crises d’épilepsie.
  • Durée : Les crises durent généralement quelques secondes, et sont suivies d’une période d’épuisement physique et mental, qui peut durer jusqu’à 24 heures. Les pseudo-crises peuvent durer longtemps et peuvent être suivies d’un rétablissement complet.
  • Convulsions : Les convulsions d’une pseudo-crise ont tendance à être plus dramatiques que les convulsions d’une crise épileptique, mais elles causent rarement des blessures physiques, alors que les crises épileptiques peuvent entraîner des blessures.
  • Perte de contrôle des intestins ou de la vessie : Une crise d’épilepsie entraîne fréquemment une perte de contrôle des intestins ou de la vessie, une bave ou un morsure de la langue, alors que cela est rare dans le cas d’une pseudo-coup d’œil.

Causes

Les crises psychogènes peuvent survenir dans toutes les tranches d’âge. Les femmes ont trois fois plus de chances que les hommes d’avoir un PNES. On ne sait pas toujours pourquoi quelqu’un développe un syndrome d’épilepsie persistante. Les affections associées au PNES sont beaucoup plus fréquentes que le PNES, et la plupart des personnes qui en sont atteintes ne subissent pas de pseudo-coupures.

Conditions associées au PNES

  • Histoire du traumatisme : Dans le cadre du PNES, il y a souvent des antécédents d’abus ou de traumatisme sexuel, généralement sans thérapie appropriée, sans soutien, ni même sans reconnaissance des événements traumatisants.
  • Conditions psychologiques : Les pseudo-crises sont souvent considérées comme un type de trouble de conversion, qui est un symptôme physique ou la manifestation d’un état psychologique. Certaines conditions psychologiques, telles que le trouble de la personnalité limite, le trouble bipolaire, l’anxiété grave et la dépression, sont associées au PNES.
  • Douleur chronique : les conditions qui provoquent une douleur chronique et persistante, comme la fibromyalgie, et le syndrome de fatigue chronique augmentent la probabilité d’un PNES.

Diagnostic

Faire la distinction entre l’épilepsie et le PNES est un défi. Le PNES est souvent mal diagnostiqué comme étant de l’épilepsie. Il est donc très difficile de déterminer la véritable cause de l’activité convulsive particulière. Cette zone grise est stressante pour les patients et leurs proches, qui peuvent ne pas savoir si les crises se résorberont un jour.

Il existe quelques stratégies qui permettent de distinguer les crises d’épilepsie du PNES :

    • L’observation : Le diagnostic est souvent basé sur l’observation, et les professionnels de santé expérimentés peuvent généralement faire la différence entre une crise d’épilepsie et une pseudo-crise. Souvent, des caractéristiques inhabituelles des convulsions ou des facteurs déclenchants stressants soulèvent la possibilité de pseudo-crises. Par exemple, lorsque les deux côtés du corps sont impliqués dans une crise d’épilepsie, la personne perd conscience, mais cela n’arrive pas toujours avec les pseudo-coupures. Une personne ayant une pseudo-convulsion peut être distraite par des bruits forts, tels qu’une alarme incendie, ou par la peur du danger, ce qui n’est pas le cas des convulsions épileptiques.
    • Réponse aux médicaments : Les personnes qui souffrent de pseudo-convulsions sont souvent résistantes aux médicaments antiépileptiques.
    • Électroencéphalogramme (EEG) : La manière la plus fiable de distinguer une crise psychogène d’une crise épileptique est d’utiliser un EEG qui enregistre l’activité électrique du cerveau. Les crises épileptiques provoquent des schémas sur un EEG qui ne sont pas visibles lors d’une crise psychogène, et l’EEG montre souvent un ralentissement de l’activité électrique après une crise qui n’est pas visible lors de pseudo-crises. Souvent, les personnes épileptiques présentent des altérations mineures sur l’EEG, même entre les crises ou lorsqu’elles n’en ont pas.

Traitement

Le fait de connaître ce trouble de conversion aide souvent à la guérison. De nombreuses personnes qui souffrent du PNES réagissent initialement à un diagnostic de trouble de conversion avec incrédulité, déni, colère et même hostilité.

Cependant, les personnes qui subissent des pseudo crises souffrent réellement et, une fois le diagnostic posé, elles se sentent souvent soulagées de savoir que leur état ne met pas leur vie en danger. Selon certaines estimations, quelques personnes souffrant de pseudo-crises ne présentent plus de symptômes après le diagnostic. Le traitement est généralement basé sur une assistance psychologique, ce qui peut prendre des années, en particulier si les pseudo-crises ont été déclenchées par un traumatisme ou des abus.

Bien qu’il existe de nombreux autres moyens de distinguer une crise psychogène d’une crise épileptique, aucun d’entre eux n’est totalement infaillible. Si vous n’êtes pas sûr que vous ou votre proche souffrez d’épilepsie, de PNES ou des deux, cette période peut être très stressante.

S’il s’avère que vous avez eu des pseudo-crises, ne prenez pas cela comme un signe de faiblesse ou comme une accusation de feinte. Le cerveau peut produire des modèles de comportement imprévisibles, en particulier si vous avez dû vivre avec une maladie ou un stress pendant une période prolongée. Soyez assuré qu’avec un traitement approprié, vous pouvez vous remettre de pseudo-crises.

Sources des articles (certains en anglais)

  1. Marie Gillig P. Crises psychogènes non épileptiques. Innov Clin Neurosci. 2013;10(11-12):15–18.
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