Symptômes d’extravasation et prévention

On parle d’extravasation lorsqu’un médicament de chimiothérapie ou un autre médicament s’écoule hors de la veine sur ou dans la peau, provoquant une réaction indésirable. En chimiothérapie, les médicaments sont classés en deux grandes catégories selon l’effet qu’ils ont sur les tissus lorsqu’ils sont extravasés : les irritants et les vésicants.

A bag of chemotherapy drugs.

Extravasation d’irritants

Les médicaments irritants sont ceux qui causent des dommages temporaires et superficiels aux tissus lorsqu’ils fuient. En cas d’extravasation d’un médicament irritant, vous remarquerez une rougeur, un gonflement, des démangeaisons et une gêne éventuelle au niveau du site de votre cathéter intraveineux (IV).

Le cisplatine, l’étoposide et la dacarbazine sont des exemples d’irritants couramment administrés dans le traitement de la leucémie et des lymphomes.

Si l’un de ces médicaments fuit, votre prestataire de soins de santé arrêtera le médicament, commencera une nouvelle intraveineuse et administrera le reste du médicament par un nouveau site. Le traitement de l’extravasation de médicaments irritants vise à rendre le site aussi confortable que possible. Votre prestataire de soins de santé peut vous recommander un médicament contre la douleur légère, comme le Tylenol, et des compresses froides si nécessaire.

Extravasation de vésicants

Les vésicants sont des médicaments qui peuvent causer de graves dommages aux tissus s’ils s’écoulent hors de la veine. Dans ce cas, vous remarquerez également une rougeur et un gonflement, mais il est probable que la gêne au niveau du site de l’intraveineuse sera plus perceptible.

Certains des signes d’extravasation peuvent n’être visibles que plusieurs heures après leur apparition. Selon la quantité de médicament extravasé, il peut y avoir des cloques, une desquamation et un assombrissement de la peau au niveau du site. Il est possible qu’il faille quelques jours avant que l’étendue totale des dommages tissulaires ne soit visible.

La gravité de l’extravasation vésicante dépend du médicament spécifique, de la quantité qui s’est écoulée, de la concentration du médicament et des mesures prises immédiatement après l’extravasation.

Parmi les médicaments vésicants, on peut citer la vincristine, la vinblastine, la vinorelbine, l’idarubicine, la doxorubicine et la daunorubicine.

Votre infirmière ou votre médecin arrêtera le médicament et essaiera d’en aspirer le plus possible. Ils appliqueront des compresses chaudes ou froides (selon le médicament) et devront peut-être appliquer ou injecter un antidote pour aider à minimiser les dommages aux tissus.

En cas de rougeur, votre équipe de soins de santé délimitera souvent la zone à l’aide d’un marqueur afin de pouvoir dire si la situation s’améliore ou empire. Comme pour une extravasation de médicament irritant, votre prestataire de soins de santé devra administrer le reste de la chimiothérapie par un site IV frais. Vous pouvez avoir besoin d’une intervention chirurgicale si l’extravasation vésicante cause des lésions tissulaires profondes.

Prévention

Bien que les infirmières et les médecins qui vous administrent la chimiothérapie soient formés à l’administration de ces médicaments, des accidents peuvent se produire. Si votre chimio présente un risque particulièrement élevé de dommages dus à l’extravasation, votre médecin peut choisir d’insérer un cathéter veineux central (CVC). Les extravasations dues aux CVC, bien qu’elles soient encore possibles, sont extrêmement rares.

Pour votre part, vous pouvez prendre certaines mesures pour éviter une blessure par extravasation :

  • Traitez votre site intraveineux ou votre CVC avec précaution.
  • Évitez de toucher le site ou la tubulure de l’intraveineuse pendant votre perfusion.
  • Informez immédiatement votre infirmière ou votre médecin si vous commencez à avoir des symptômes de brûlure, de piqûre ou de démangeaison autour de votre site d’injection pendant la perfusion.
  • Si vous remarquez une rougeur ou un gonflement après avoir quitté le centre de cancérologie, appelez votre médecin immédiatement.

Les extravasations de chimiothérapie sont très inhabituelles. La classification du médicament en tant que vésicant ou irritant permet de déterminer l’ampleur des dommages qu’il peut causer. Bien que toutes les mesures soient prises pour prévenir l’extravasation, celle-ci peut toujours se produire. Votre responsabilité en tant que patient est d’informer votre infirmière ou votre médecin si vous remarquez des changements dans votre site d’injection pendant ou après la perfusion de chimiothérapie.

Sources des articles (certains en anglais)

  1. Pérez Fidalgo JA, García Fabregat L, Cervantes A, et al. Gestion de l’extravasation de la chimiothérapie : Guide de pratique clinique ESMO-EONS. Ann Oncol. 2012;23(Suppl 7):vii167-73. doi:10.1093/annonc/mds294
  2. Al-Benna S, O’Boyle C, Holley J. Blessures par extravasation chez les adultes. ISRN Dermatol. 2013;2013:856541. doi:10.1155/2013/856541
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