Combien de temps faut-il pour que le VIH progresse vers le sida ?

Combien de temps faut-il pour que le VIH progresse vers le sida ? Dans tous les cas, sauf quelques rares, le VIH, s’il n’est pas traité, évoluera vers un stade d’infection appelé sida. C’est à ce stade que les défenses immunitaires sont affaiblies et que le corps est moins capable de se défendre contre des infections potentiellement mortelles.

Sad young woman in bathroom

En général, le temps nécessaire pour passer de l’infection par le VIH au sida est d’environ cinq à dix ans si aucune intervention médicale n’est effectuée. Les différences de temps peuvent être dues à un certain nombre de facteurs, notamment

  • la souche génétique du VIH dont une personne a été infectée (certaines peuvent être plus ou moins virulentes que d’autres)
  • La santé générale de l’individu
  • Le lieu où la personne vit (y compris l’accès aux soins de santé et l’incidence d’autres maladies ou infections)
  • La génétique ou l’histoire familiale d’une personne
  • Tabagisme et autres choix de vie personnels

C’est, bien sûr, le cas si la personne ne reçoit aucun traitement. Si elle en reçoit, la situation change du tout au tout.

Depuis 1996, l’introduction des médicaments antirétroviraux a considérablement modifié la progression naturelle de l’infection par le VIH. Bien que le VIH ne puisse toujours pas être guéri, on peut s’attendre à ce que les personnes nouvellement diagnostiquées séropositives qui se font soigner et restent en soins aient une espérance de vie proche de la normale. Comme pour les autres maladies chroniques, la détection précoce est essentielle pour identifier et traiter l’infection le plus rapidement possible.

Stades de l’infection par le VIH

Les stades de l’infection varient légèrement d’une personne à l’autre, à la fois en termes de gravité et de vitesse de progression. Ces stades correspondent à l’épuisement des cellules immunitaires (appelées cellules T CD4) au fur et à mesure que les défenses de l’organisme se dégradent.

À chaque progression, le risque d’infections opportunistes (IO) augmente jusqu’à ce que l’on dise que le système immunitaire est totalement compromis. C’est à ce stade que le risque de maladie et de décès est particulièrement élevé.

Les stades de l’infection peuvent être approximativement classés comme suit :

Infection aiguë

En cas d’infection aiguë, de nombreuses personnes peuvent avoir de la fièvre, de la fatigue, des amygdales gonflées, un mal de gorge, de la diarrhée ou des éruptions cutanées. Ces symptômes apparaissent peu après l’exposition et peuvent durer environ deux semaines.

Infection chronique

Après que l’infection initiale a été contrôlée par le système immunitaire, le virus se cache dans des réservoirs cellulaires, sans être remarqué par les défenses immunitaires.

Ce stade chronique (ou latent) de l’infection peut durer des années, voire des décennies chez certains individus, jusqu’à ce que les virus cachés soient réactivés (le plus souvent lorsque le système immunitaire est totalement affaibli et que l’infection se développe à un stade ultérieur).

SIDA

Le stade est techniquement classé comme ayant soit une condition définissant le sida, soit un taux de CD4 inférieur à 200 cellules/mL.

Un diagnostic de sida ne signifie plus qu’une personne va définitivement tomber malade ou mourir. Même si une personne a un taux de CD4 inférieur à 100 cellules/ml, le lancement d’un traitement antirétroviral (ART) peut reconstituer la fonction immunitaire, parfois à des niveaux considérés comme proches de la normale.

Maladies et affections définissant le sida

Traitement de l’infection par le VIH

Pourtant, un remède complet reste insaisissable. Bien que deux patients aient été déclarés en rémission à long terme du VIH un an après avoir cessé le traitement antirétroviral, tous deux ont reçu une greffe de moelle osseuse destinée à traiter un cancer et non le VIH. Aucune rémission à long terme n’a été signalée en dehors de ces patients.

En outre, les chances de rétablissement immunitaire complet diminuent au fur et à mesure que l’on attend. Il est donc important que le traitement soit administré au moment du diagnostic, indépendamment du nombre de CD4, et que la personne reste fidèle au traitement pendant toute sa vie.

Sources des articles (certains en anglais)

  1. Langford SE, Ananworanich J, Cooper DA. Prédicteurs de la progression de la maladie dans l’infection par le VIH : une revue. AIDS Res Ther. 2007;4:11. Publié le 14 mai 2007. doi:10.1186/1742-6405-4-11
  2. Dubé K, Ramirez C, Handibode J. Participation in HIV cure-related research : a scoping review of the proxy literature and implications for future research. J Virus Erad. 2015;1(4):250–256.
  3. CDC. Fiche d’information pour le patient. Informations sur l’infection aiguë par le VIH et le PReP.
  4. Stade clinique provisoire de l’OMS pour le VIH/SIDA et définitions des cas de VIH/SIDA pour la surveillance. Organisation mondiale de la santé. https://www.who.int/hiv/pub/guidelines/casedefinitions/en/. Publié le 3 février 2011.
  5. Deeks SG, Lewin SR, Havlir DV. La fin du sida : l’infection par le VIH en tant que maladie chronique. Lancet. 2013;382(9903):1525-1533. doi:10.1016/S0140-6736(13)61809-7
  6. Purcell DF, Elliott JH, Ross AL, Frater J. Towards an HIV cure : science and debate from the International AIDS Society 2013 symposium. Rétrovirologie. 2013;10:134. Publié le 13 novembre 2013. doi:10.1186/1742-4690-10-134

Lectures complémentaires

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