Syndrome des fuites intestinales (perméabilité intestinale)

En médecine alternative, un état appelé syndrome des fuites intestinales (ou perméabilité intestinale) affecte la paroi des intestins, entraînant des symptômes tels que des douleurs musculaires ou articulaires persistantes, une mauvaise concentration, des indigestions, des gaz, des sautes d’humeur, de la nervosité, des éruptions cutanées, des infections récurrentes de la vessie ou des levures, de la constipation ou de l’anxiété.

Cependant, il n’existe pas de données scientifiques chez l’homme selon lesquelles les fuites intestinales entraînant une augmentation de la perméabilité intestinale provoquent des symptômes en dehors du tube digestif (GI).

Syndrome des fuites intestinales/symptômes de perméabilité intestinale

En médecine alternative, les symptômes comprennent : douleurs abdominales, asthme, douleurs articulaires chroniques, douleurs musculaires chroniques, confusion, gaz, indigestion, sautes d’humeur, nervosité, rhumes fréquents, infections vaginales récurrentes, éruptions cutanées, diarrhée, infections urinaires récurrentes, mauvaise mémoire, essoufflement, constipation, ballonnements, anxiété, irritabilité et fatigue.

Causes

La paroi des intestins est une barrière qui ne permet normalement que le passage et l’entrée dans le sang des graisses, des protéines et des amidons correctement digérés. Elle permet le passage de substances de plusieurs façons.

Le chlorure, le potassium, le magnésium, le sodium et les acides gras libres diffusent à travers les cellules intestinales. Les acides aminés, les acides gras, le glucose, les minéraux et les vitamines traversent également les cellules, mais ils le font par un autre mécanisme appelé transport actif.

Il existe une troisième voie de passage des substances. Les espaces entre les cellules qui tapissent les intestins sont normalement scellés. Ces jonctions étroites sont appelées desmosomes. Lorsque la paroi intestinale est irritée, les jonctions se relâchent et permettent aux grosses molécules indésirables des intestins de passer dans le sang. Ces substances indésirables sont considérées par le système immunitaire comme des substances étrangères (car elles ne sont normalement pas présentes dans le sang). Cela déclenche une réaction d’anticorps.

Lorsque la muqueuse intestinale est encore plus endommagée, des substances encore plus grosses, telles que des bactéries pathogènes, des particules alimentaires non digérées et des toxines, passent directement à travers les cellules endommagées. Là encore, le système immunitaire est alerté et des anticorps et des substances appelées cytokines sont libérés. Les cytokines alertent les globules blancs pour qu’ils combattent les particules. Cette lutte produit des oxydants, qui provoquent une irritation et une inflammation dans tout l’organisme.

Parmi les causes attribuées en médecine alternative au syndrome des fuites intestinales, on peut citer

  • Le stress chronique
  • Infections intestinales
  • Surcroissance bactérienne de l’intestin grêle
  • Contaminants environnementaux
  • Excès d’alcool
  • Mauvaise alimentation
  • AINS et autres médicaments

Les praticiens alternatifs associent parfois le syndrome des fuites intestinales aux affections suivantes :

  • Maladie auto-immune
  • La maladie cœliaque
  • La maladie de Crohn
  • Maladie environnementale
  • Ruches
  • Acne
  • Allergies
  • Maladies articulaires inflammatoires/arthrite
  • Infections intestinales
  • Insuffisance pancréatique
  • Colite ulcéreuse
  • Giardia
  • Syndrome de fatigue chronique
  • Eczéma
  • Psoriasis
  • Allergies et sensibilités alimentaires
  • Dysfonctionnement du foie
  • Arthrite rhumatoïde
  • Le syndrome du côlon irritable

Diagnostic

Le test standard pour le syndrome des fuites intestinales est le test au mannitol et au lactulose. Ce sont tous deux des molécules hydrosolubles que l’organisme ne peut pas utiliser. Le mannitol est facilement absorbé par les personnes dont les intestins sont en bonne santé. Le lactulose est une molécule plus grosse et n’est que légèrement absorbée. Une personne qui boit une solution contient à la fois du mannitol et du lactulose. L’urine est recueillie pendant six heures et la quantité présente dans l’urine reflète la quantité qui a été absorbée par le corps. Un test de santé montre des niveaux élevés de mannitol et de faibles niveaux de lactulose. Si des niveaux élevés de ces deux molécules sont trouvés, cela indique un état de fuite intestinale. Si les niveaux de ces deux molécules sont faibles, cela indique une malabsorption générale de tous les nutriments.

Il est important de garder à l’esprit que les recherches sur les fuites intestinales sont limitées. Il est également important de noter que l’autotraitement d’une affection et le fait d’éviter ou de retarder les soins standard peuvent avoir de graves conséquences. Si vous présentez des symptômes ou si vous avez des inquiétudes concernant votre santé, assurez-vous de consulter votre médecin.

Sources des articles (certains en anglais)

  1. Solan M. Mettre un terme aux fuites d’intestin. Harvard Health Publishing. 2018.
  2. Bischoff SC, Barbara G, Buurman W, et al. Intestinal permeability–a new target for disease prevention and therapy. BMC Gastroentérol. 2014;14:189. doi:10.1186/s12876-014-0189-7
  3. Camilleri M. Fuite intestinale : mécanismes, mesures et implications cliniques chez l’homme. L’intestin. 2019;68(8):1516-1526. doi:10.1136/gutjnl-2019-318427
  4. Bishehsari F, Magno E, Swanson G, et al. Alcohol and Gut-Derived Inflammation. Alcohol Res. 2017;38(2):163-171.
  5. Harvard Health Publishing. Putting a stop to leaky gut. 2018.
  6. Michielan A, D’Incà R. Intestinal Permeability in Inflammatory Bowel Disease : Pathogenesis, Clinical Evaluation, and Therapy of Leaky Gut (Pathogenèse, évaluation clinique et traitement des fuites intestinales). Mediators Inflamm. 2015;2015:628157. doi:10.1155/2015/628157
  7. Sequeira IR, Lentle RG, Kruger MC, Hurst RD. Standardisation du test de perméabilité intestinale au lactulose mannitol pour minimiser les erreurs et favoriser la comparabilité. PLoS One. 2014;9(6):e99256. doi:10.1371/journal.pone.0099256

Lectures complémentaires

  • Lipski E. Bien-être digestif. Keats Publishing/McGraw Hill, 2001.
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