Comment l’hormone anti-mullérienne peut aider à diagnostiquer le SOPK

L’hormone anti-müllerienne (AMH), également connue sous le nom de substance inhibitrice de Müller, est un type d’hormone sécrétée par un follicule ovarien lors de sa maturation. Les niveaux d’AMH sont une mesure diagnostique importante car ils sont directement associés au nombre de follicules anormaux trouvés sur l’ovaire chaque mois.

A doctor going over results with her patient

Les follicules antaux, également appelés follicules au repos, sont ceux qui se trouvent au dernier stade de développement. Chacun d’entre eux a le potentiel de libérer un ovule lorsqu’il a atteint sa pleine maturité.

Les médecins peuvent évaluer les niveaux d’AMH pour plusieurs raisons. Parmi celles-ci, le nombre réel de follicules – appelés réserve ovarienne – peut donner aux médecins une idée de la réussite de la fécondation in vitro (FIV). Plus le nombre de follicules antral est élevé, plus les niveaux d’AMH sont élevés. Dans ce cas, l’association a une valeur prédictive élevée.

L’AMH et ses effets dans le SOPK

D’autre part, ces mêmes mesures peuvent poser un problème chez les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Les femmes atteintes du SOPK présentent souvent un nombre élevé de follicules antaux et, par conséquent, un taux d’hormone mammaire tout aussi élevé dans leur sang.

Le problème est qu’un taux trop élevé d’AMH peut en fait empêcher l’ovulation de se produire. Dans un ovaire normal, l’AMH agit en empêchant le développement prématuré d’un follicule et, par conséquent, la libération d’un ovule immature pendant l’ovulation. Lorsque les niveaux d’AMH sont trop élevés, ils peuvent par inadvertance freiner ce processus, en arrêtant la maturation d’un ovule en cours de route.

De la même manière que l’AMH peut aider à prédire la probabilité de réussite d’une procédure de FIV, elle peut aider à diagnostiquer le SOPK chez les femmes qui ne présentent pas de signes évidents du syndrome.

Ce qu’un test d’AMH peut nous dire

Les niveaux d’AMH peuvent être mesurés par un simple test sanguin. Le sang peut être prélevé n’importe quel jour du cycle menstruel et, ensuite, envoyé au laboratoire pour analyse. Une fois renvoyé, les résultats peuvent nous dire si l’AMH est élevée, faible ou normale.

Un niveau élevé ne peut à lui seul permettre de diagnostiquer le SOPK, car les niveaux d’AMH diminuent généralement avec l’âge. C’est pourquoi les médecins comparent l’âge d’une femme avec les résultats de l’AMH et les utilisent pour établir un diagnostic.

Quand l’AMH est importante pour le diagnostic du SOPK

L’AMH peut être extrêmement utile pour diagnostiquer le SOPK, en particulier chez les femmes de plus de 35 ans. Normalement, pour confirmer un diagnostic de SOPK, une femme doit répondre à deux des trois critères de diagnostic :

  1. Retard de l’ovulation
  2. Ovaires polykystiques lors d’un examen échographique
  3. Résultats de laboratoire indiquant une augmentation de certaines hormones associées aux symptômes du SOPK (dont l’hirsutisme, l’acné, la perte de cheveux, etc.)

Le problème est que les ovaires polykystiques à l’échographie sont rares chez les femmes atteintes du SOPK après l’âge de 35 ans. Par conséquent, si les autres symptômes sont vagues, un diagnostic de SOPK peut être manqué ou considéré comme non concluant.

En détectant une AMH élevée, les médecins peuvent parfois appuyer un diagnostic avec une confiance raisonnable. Bien que le test ne soit pas considéré comme un substitut à l’échographie des ovaires polykystiques, il a une valeur diagnostique en association avec les autres tests.

En outre, chez les femmes connues pour être atteintes du SOPK, des taux élevés d’AMH correspondent à une aggravation des symptômes, ce qui rend son utilisation d’autant plus importante pour le diagnostic et le suivi des maladies liées au SOPK.

Sources des articles (certains en anglais)

  1. Dumont, A. ; Robin, G. ; Catteau-Jonard, S. et al. Role of Anti-Müllerian Hormone in pathophysiology, diagnosis, and treatment of polycystic ovary syndrome : A review. Reprod Biol Endocrinol. 2015 ; 13(1):137. doi : 10.1186/s12958-015-0134-9
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