Lorsque votre médecin vous remet une ordonnance pour un médicament, vous pouvez penser qu’une partie de celle-ci est écrite dans une autre langue – peut-être à cause de sa mauvaise écriture et/ou d’abréviations et de symboles déroutants.
Abréviations courantes des prescriptions médicales
De nombreuses abréviations sur une ordonnance concernent la fréquence à laquelle une personne doit prendre un médicament, par exemple avant un repas, ou la voie d’administration, par exemple par inhalation ou par voie orale. En voici quelques exemples :
- a.c. ou ac ( avant les repas)
- b.i.d. ou bid (deux fois par jour)
- t.i.d. ou tid (trois fois par jour)
- h.s. ou hs (à l’heure du coucher)
- p.c. ou pc (après les repas)
- s.o.s. ou sos (si nécessaire)
- p.r.n. ou prn (selon les besoins)
- « inh » pour inhalé (comme un inhalateur de secours pour l’asthme)
- « po » pour « par la bouche
- « SC » ou « SQ » pour sous-cutané (comme une injection d’insuline)
Le problème avec les abréviations médicales est qu’elles peuvent être mal interprétées ou mal comprises par les pharmaciens, ce qui peut entraîner une erreur de médication, et cela peut être préjudiciable au patient.
Soyons réalistes, une mauvaise écriture est fréquente, et un glissement de doigt sur une prescription électronique n’est pas non plus anodin.
Abréviations médicales interdites par la JCAHO
Pour prévenir ces erreurs médicales, la Commission conjointe d’accréditation des organismes de santé (JCAHO) a créé en 2003 une liste d’abréviations « à ne pas utiliser ».
Selon la JCAHO, pour les abréviations suivantes, les médecins doivent écrire le mot complet et non l’abréviation sur toute ordonnance ou tout document relatif aux médicaments qui est manuscrit (y compris les formulaires informatiques où il y a du texte libre) ou préimprimé.
- « U » ou « u » pour « Unité
- « IU » pour « International Unit »
- « q.d. » ou « qd » ou « Q.D. » ou « QD » pour le quotidien
- « qod » ou « q.o.d. » ou « QOD » ou « Q.O.D. » pour un jour sur deux
- « MS », « MSO4 », ou « MgSO4 » — doit écrire soit « sulfate de morphine », soit « sulfate de magnésium »
- Pas de zéros à la fin (par exemple, les médecins doivent écrire 5 mg et non 5,0 mg)
- Absence de zéros de tête (par exemple, les médecins doivent écrire 0,5 mg au lieu de 0,5 mg)
Autres exemples d’abréviations et de symboles médicaux sujets à des erreurs
En 2005, l’Institut des pratiques médicales, ou ISMP, a également créé une liste d’abréviations médicales qui peuvent causer des erreurs. Cette liste est beaucoup plus longue que celle de l’OHAC. En voici quelques exemples :
- « cc » doit être écrit en « mL » ou « millilitres », car « cc » peut être confondu avec « U » pour les unités
- les microgrammes doivent être écrits comme « microgrammes » ou « mcg » et non « μg »
- éviter le symbole « @ », car il peut être confondu avec un « 2 ».
- éviter « SC » ou « SQ », car « SC » peut être confondu avec « SL » (sublingual) et « SQ » avec « 5 tous les » – au lieu de cela, les médecins doivent écrire « sous-cutanée » ou « sous-cutanée
En bonne pratique, votre médecin doit rédiger des instructions médicales complètes sur une ordonnance, y compris le nom du médicament, la fréquence de prise et la voie d’administration, comme la Ciprofloxacine 250mg par voie orale une fois par jour. Cela garantit une communication claire avec le pharmacien et/ou l’infirmière et optimise la sécurité pour vous en tant que patient. Bien entendu, si vous soupçonnez une erreur sur votre ordonnance, veuillez en informer immédiatement votre médecin et votre pharmacien – même avec les nouvelles directives sur les abréviations, des erreurs peuvent se produire. Faites confiance à votre instinct et à votre œil vif.
Sources des articles (certains en anglais)
- Dyasanoor S, Urooge A. Insight Into Quality of Prescription Writing – An Instituitional Study. J Clin Diagn Res. 2016;10(3):ZC61-ZC64. doi:10.7860/JCDR/2016/18011.7472
- Weaver JM. Il est temps de se débarrasser des abréviations latines démodées. Anesth Prog. 2006;53(1):1-2. doi:10.2344/0003-3006(2006)53[1:ITTTOO]2.0.CO;2
- Velo GP, Minuz P. Medication errors : prescribing faults and prescription errors. Br J Clin Pharmacol. 2009;67(6):624-628. doi:10.1111/j.1365-2125.2009.03425.x
- Sokol DK, Hettige S. La mauvaise écriture reste un problème important en médecine. J R Soc Med. 2006;99(12):645-646. doi:10.1258/jrsm.99.12.645
- Thompson CA. La JCAHO publie une liste d’abréviations dangereuses à ne pas utiliser. Am J Health Syst Pharm. 2003;60(24):2540-2542. doi:10.1093/ajhp/60.24.2540
- Horon K, Hayek K, Montgomery C. Abréviations interdites : chercher à éduquer, pas à faire respecter. Can J Hosp Pharm. 2012;65(4):294-299. doi:10.4212/cjhp.v65i4.1160