Les migraines sont souvent familiales, et on a longtemps cru qu’il pouvait y avoir une composante génétique à la prédisposition à la migraine. Les recherches sur l’association entre les gènes et les migraines ont permis d’établir certains liens, mais il reste encore beaucoup à faire pour comprendre la signification et le rôle exact de l’hérédité dans ces maux de tête douloureux et souvent débilitants.
Hérédité des migraines
Bien qu’il soit possible de développer des migraines sans antécédents familiaux, si l’un de vos parents a des migraines, vous avez environ 50 % de chances de les développer vous-même. Lorsque vos deux parents ont des migraines, ce risque augmente encore plus. Si les jumeaux, les frères et sœurs peuvent avoir un risque accru de partager les tendances à la migraine, le lien n’est pas aussi fort qu’avec les parents, ce qui suggère que des facteurs environnementaux peuvent également entrer en jeu.
Des antécédents familiaux de migraines signifient que vous êtes susceptible de souffrir de types de migraines plus graves, y compris les migraines avec aura, qui impliquent des symptômes neurologiques tels que des changements visuels et une faiblesse motrice.
Outre les facteurs héréditaires, il existe d’autres facteurs qui prédisposent à la migraine. Par exemple, les femmes sont plus susceptibles d’avoir des migraines que les hommes, et les épisodes diminuent généralement en fréquence et en gravité après la ménopause.
Gènes associés aux migraines
Bien que plusieurs gènes différents aient été identifiés comme pouvant être associés aux migraines, on ne sait pas exactement comment ils sont hérités ou s’il faut en hériter plusieurs pour développer cette prédisposition génétique.
Certains gènes soupçonnés d’être associés à la migraine sont liés au fonctionnement des vaisseaux sanguins, aux neurotransmetteurs du cerveau, aux hormones, en particulier les œstrogènes, à l’inflammation ou aux canaux ioniques, qui contrôlent l’activité électrique du cerveau. Par exemple, les gènes TARBP2 et NPFF, tous deux situés sur le chromosome 12, ont été associés à l’inflammation, aux migraines avec aura et aux migraines sans aura.
Un autre gène, le TRPV1 (vanilloïde potentiel transitoire de type 1), module les récepteurs de la douleur, et des altérations de ce gène ont été associées à une hypersensibilité du cuir chevelu, à des maux de tête chroniques et à des migraines.
Données incohérentes
D’autres gènes, notamment le gène de la méthylènetétrahydrofolate réductase (MTHFR), étaient supposés être associés aux migraines, mais des recherches de suivi ont montré que les mutations de ce gène ne sont probablement pas responsables de ces maux de tête. Dans l’ensemble, ce résultat suggère que l’identification des gènes spécifiques qui provoquent les migraines et la manière dont elles sont transmises dans les familles est plus compliquée qu’on ne le pensait auparavant.
Migraine hémiplégique familiale
La génétique de la migraine hémiplégique familiale, un type de migraine rare, est plus établie et mieux comprise que la génétique des types de migraines plus courantes.
La migraine hémiplégique familiale est associée à des mutations dans les gènes CACNA1A, ATP1A2 et SCN1A, qui dirigent la production des canaux ioniques du cerveau. Ce type d’héritage de la migraine est autosomique dominant, ce qui signifie qu’il suffit d’hériter du gène d’un parent pour développer la maladie.
Comprendre les gènes dominants et récessifs
La migraine hémiplégique familiale se caractérise par de graves maux de tête accompagnés d’une faiblesse d’un côté du corps. Parfois, les épisodes peuvent s’accompagner d’un engourdissement d’un côté du corps, de troubles de l’élocution, de troubles du langage, de confusion et/ou de somnolence. Dans de rares cas, la migraine hémiplégique familiale peut provoquer des épisodes de migraine accompagnés de fièvre, de convulsions et même de coma.
Des études d’imagerie suggèrent que ces épisodes peuvent entraîner des modifications vasculaires et une diminution du flux sanguin dans certaines zones du cerveau. Des études par électroencéphalogramme (EEG) montrent également une altération de l’activité électrique dans le cerveau – décrite comme une propagation de la dépression – pendant une migraine hémiplégique. Ce schéma EEG est cohérent avec les mutations qui sont associées à cette affection, car elles impliquent des gènes qui modulent l’activité électrique dans le cerveau.
Un aperçu des migraines hémiplégiques
Bien qu’il existe des gènes liés aux migraines, il n’est pas habituel de diagnostiquer les migraines par des tests génétiques. En effet, l’évaluation de vos symptômes, en particulier si vos migraines sont nouvelles ou associées à des défauts neurologiques, est plus urgente lorsqu’il s’agit de votre traitement – et l’exclusion d’autres affections telles qu’un accident vasculaire cérébral, un accident ischémique transitoire (AIT) ou une méningite exige souvent des résultats rapides, compte tenu de leur gravité.
Néanmoins, les recherches sur le lien entre les gènes et les migraines peuvent éventuellement aider les médecins à déterminer si les migraines chroniques d’un individu sont causées par des altérations de l’activité vasculaire, inflammatoire, hormonale ou des neurotransmetteurs, ce qui permet en fin de compte d’adapter les traitements les plus efficaces contre la migraine.
Sources des articles
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