Avantages et effets secondaires des médicaments anticholinergiques

Les anticholinergiques sont une vaste classe de médicaments utilisés pour traiter une variété de conditions médicales qui affectent la contraction et la relaxation des muscles.

Ils comprennent les médicaments utilisés pour traiter la vessie hyperactive, la maladie de Parkinson, la diarrhée, les vomissements, l’asthme, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), les spasmes musculaires, le syndrome du côlon irritable (SCI) et d’autres affections qui impliquent un mouvement musculaire involontaire.

Comment fonctionnent ces médicaments

L’acétylcholine est une substance produite par l’organisme qui fonctionne comme un neurotransmetteur. Elle agit sur les cellules nerveuses pour délivrer des messages chimiques au cerveau. Ce faisant, l’acétylcholine peut réguler certaines fonctions biologiques en les accélérant ou en les ralentissant.

Il s’agit notamment des muscles squelettiques impliqués dans le mouvement et des muscles lisses que l’on trouve dans le cœur, l’estomac, les intestins, les voies urinaires et les poumons. Les cellules impliquées dans la contraction de ces muscles possèdent des récepteurs nerveux. Ceux qui sont réceptifs à l’acétylcholine sont considérés comme cholinergiques.

Face à une fonction musculaire anormale, il existe des médicaments qui peuvent bloquer l’acétylcholine en se liant aux récepteurs cholinergiques. Sans les moyens de transmettre les messages chimiques, les contractions peuvent être arrêtées et les symptômes soulagés.

C’est ce que nous appelons l’effet anticholinergique.

Effets secondaires anticholinergiques

En plus des contractions musculaires, certains types d’acétylcholine régulent la mémoire, l’apprentissage et les sensations. Comme les médicaments anticholinergiques ne sont pas spécifiques aux types de récepteurs qu’ils bloquent, ils peuvent déclencher toute une série d’effets secondaires ayant un impact sur le corps et l’esprit.

Parmi ceux-ci, on peut citer

  • Sécheresse de la bouche due à l’inhibition des glandes salivaires
  • Mal de gorge dû à une diminution de la production de mucus
  • Absence de transpiration
  • Augmentation de la température corporelle
  • Sensibilité à la lumière due à une dilatation ralentie de la pupille
  • Vision floue ou vision double
  • Augmentation du rythme cardiaque pour compenser les changements de la fonction vasculaire
  • Mauvaise coordination due à une altération du contrôle musculaire
  • Incontinence urinaire pendant le sommeil
  • Fuite intestinale
  • Confusion
  • Problèmes de mémoire
  • Incohérence
  • Incapacité à se concentrer
  • La tendance à être facilement surpris
  • Hallucinations
  • Démence

Avantages de l’effet anticholinergique

Un certain nombre de médicaments atteignent leurs objectifs thérapeutiques grâce à leur effet anticholinergique. En ralentissant le transit intestinal, par exemple, une personne peut trouver un soulagement à la diarrhée. De même, la restriction respiratoire associée à l’asthme et à la BPCO peut être améliorée lorsque les récepteurs cholinergiques des poumons sont bloqués.

Les antispasmodiques sont une catégorie de médicaments dont l’effet anticholinergique est considéré comme bénéfique. Bien que les effets secondaires soient courants, une utilisation à court terme combinée à un faible dosage signifie généralement que les symptômes sont gérables.

Effets anticholinergiques involontaires

D’autre part, il existe des médicaments qui ont un effet anticholinergique involontaire. Il s’agit notamment de certains antidépresseurs et antipsychotiques qui augmentent ou diminuent les neurotransmetteurs de la dopamine et de la sérotonine pour modifier l’humeur d’une personne. Dans certains cas, ces médicaments peuvent bloquer l’acétylcholine et entraîner des effets secondaires anticholinergiques.

Le défi, bien sûr, est que les antidépresseurs et les antipsychotiques sont souvent prescrits à long terme, ce qui rend la gestion des symptômes d’autant plus difficile.

Antidépresseurs

Parmi les antidépresseurs et les antipsychotiques ayant des effets anticholinergiques, on trouve

  • Elavil (amitriptyline)
  • Norpramine (desipramine)
  • Tofranil (imipramine)
  • Pamelor (nortriptyline)
  • Paxil (paroxétine)
  • Thorazine (chlorpromazine)
  • Clozaril (clozapine)
  • Zyprexa (olanzapine)
  • Mellaril (thioridazine)

Entre ces deux extrêmes, il est parfois possible d’utiliser des antidépresseurs à faible dose pour traiter la douleur chronique et le SCI. Un effet similaire est obtenu avec certains antipsychotiques à faible dose et la maladie de Parkinson.

En pesant le pour et le contre de l’effet anticholinergique, les médecins peuvent trouver le bon médicament et le bon dosage pour administrer le traitement sans le fardeau des effets secondaires.

Si vous ressentez des effets secondaires intolérables dus aux effets anticholinergiques d’un médicament, parlez-en à votre médecin. En fonction de votre état, le médecin pourra peut-être diminuer le dosage ou trouver la substitution appropriée.

Toutefois, vous ne devez pas arrêter de prendre un médicament sans en avoir parlé au préalable avec votre médecin. Cela peut parfois entraîner des effets néfastes (en particulier avec certains antidépresseurs), à moins que le traitement ne soit progressivement interrompu.
Sources des articles

  1. Ogino S, Miyamoto S, Miyake N, Yamaguchi N. Benefits and limits of anticholinergic use in schizophrenia : focusing on its effect on cognitive function. Clinique psychiatrique Neurosciences. 2014;68(1):37-49. doi:10.1111/pcn.12088
  2. Quirce S, Domínguez-Ortega J, Barranco P. Anticholinergiques pour le traitement de l’asthme. J Enquête sur l’allergie Clinique Immunol. 2015;25(2):84-93.
  3. Annaházi A, Róka R, Rosztóczy A, Wittmann T. Role of antispasmodics in the treatment of irritable bowel syndrome. World J Gastroenterol. 2014;20(20):6031-43. doi:10.3748/wjg.v20.i20.6031

Lectures complémentaires

  • Fox, C. ; Smith, T. ; Maidment, I. et al. « Effet des médicaments ayant des propriétés anticholinergiques sur la fonction cognitive, le délire, la fonction physique et la mortalité : une étude systématique ». Age et vieillissement. 2014 ; 43(5) : 604-15. DOI : 10.1093/ageing/afu096.
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