Comment la pression artérielle est-elle gérée après un accident ischémique cérébral ?

L’hypertension artérielle, également appelée « hypertonie », est un facteur de risque largement reconnu d’accident vasculaire cérébral. Il peut donc surprendre certaines personnes de voir qu’une fois qu’une personne a eu une attaque, les médecins peuvent arrêter les médicaments pour la pression artérielle et laisser la pression monter en flèche. Pourquoi en est-il ainsi ?

L’hypertension permissive

L’accident ischémique cérébral est causé par un blocage d’un vaisseau sanguin, de sorte que le sang ne peut pas passer. Sans sang pour fournir de l’oxygène et éliminer les sous-produits toxiques, environ 1,9 million de cellules du tissu cérébral meurent chaque minute.

Le sang peut encore partiellement atteindre une zone du cerveau par d’autres vaisseaux sanguins, comme les voitures qui empruntent une autre route lorsque la route principale est bloquée. Il arrive qu’un vaisseau bloqué se rouvre partiellement. Dans les deux cas, l’objectif est de favoriser la circulation du sang dans un espace plus restreint.

Une façon d’y parvenir est d’augmenter la pression sanguine pour pousser le sang à travers ces vaisseaux sanguins plus étroits. Une baisse de la pression sanguine pourrait théoriquement aggraver l’accident vasculaire cérébral. Certains essais de recherche ont fortement suggéré cet effet.

Pendant ce temps, la pression artérielle systolique peut s’élever jusqu’à 220 mmHg (ou 185 mmHg si l’on utilise l’activateur tissulaire du plasminogène, un médicament qui détruit les caillots). Bien entendu, la pression artérielle devrait finalement revenir à des niveaux normalement acceptables. La manière dont la pression artérielle devrait être rétablie après une attaque a toutefois fait l’objet d’une controverse.

Dans l’essai CATIS, plus de 2 000 patients ont été randomisés soit pour faire baisser la pression artérielle de 10 à 25 % dans les 24 heures suivant l’attaque, soit pour la ramener en dessous de 140/90 dans les 7 jours. En revanche, la plupart des personnes visaient une pression artérielle normale au cours des semaines suivant l’attaque.

Après 40 jours, les chercheurs de CATIS ont évalué les niveaux de décès et d’invalidité et n’ont trouvé aucune différence entre les deux stratégies. Bien que les auteurs aient mentionné qu’une réduction aiguë de la pression n’aidait pas les patients, il est peut-être plus remarquable que les patients n’aient pas été lésés non plus.

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Un contrôle plus strict de la pression artérielle

Dans le cadre du CATIS, les patients souffrant de petits accidents vasculaires cérébraux lacunaires semblaient bénéficier quelque peu d’un contrôle plus strict de la pression artérielle. Ces petits accidents vasculaires cérébraux, qui se produisent souvent au plus profond du cerveau où ils peuvent causer des dommages disproportionnés, sont particulièrement associés à l’hypertension.

L’essai SPS3 a examiné des milliers de scanners IRM de patients ayant récemment subi un accident vasculaire cérébral lacunaire, comparant le contrôle serré de la pression artérielle à des approches plus permissives. Bien que les résultats de cette étude n’aient pas été significatifs, on a constaté une tendance à un contrôle plus serré qui semble avoir réduit tous les accidents vasculaires cérébraux dans l’ensemble, bien que cela puisse être dû au fait qu’il y avait moins d’hémorragies intracrâniennes dans le groupe de pression artérielle étroitement contrôlée.

D’autres études sont nécessaires pour déterminer s’il existe un sous-groupe de patients souffrant d’un accident ischémique cérébral aigu qui pourrait bénéficier d’un contrôle plus strict de la pression artérielle.

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