Votre médecin peut vous suggérer une méniscectomie, ou une ablation du ménisque, lorsque vous avez une déchirure du ménisque – un morceau de cartilage dur et caoutchouteux qui se trouve au-dessus du tibia et qui assure un amortissement et une stabilité. L’ablation du ménisque peut réduire la douleur et rétablir la mobilité dans les cas graves où le cartilage ne peut pas guérir de lui-même ou être réparé.
Qu’est-ce qu’une méniscectomie ?
Une méniscectomie est une intervention chirurgicale ambulatoire programmée pour enlever un ménisque déchiré dans le genou. Elle est généralement pratiquée sous forme de chirurgie arthroscopique. Elle consiste à pratiquer de petites incisions, d’environ un centimètre de long, qui permettent au chirurgien d’insérer une caméra appelée arthroscope ainsi que de petits instruments qui peuvent enlever une partie ou la totalité du ménisque.
Il existe deux types d’opérations de méniscectomie.
- Méniscectomie partielle : Enlève un petit morceau du ménisque déchiré
- Méniscectomie totale : Enlèvement de la totalité du ménisque
Dans la plupart des cas, une méniscectomie partielle est pratiquée pour tenter de préserver autant que possible le cartilage. L’ablation d’un ménisque entier peut être plus susceptible de provoquer de l’arthrite environ 10 ans plus tard. En effet, le ménisque contribue à réduire la tension sur le genou et assure l’absorption des chocs, la stabilité et la lubrification de l’articulation. Sans le ménisque, l’impact sur le genou est trois fois plus important.
Contre-indications
Une méniscectomie n’est pas recommandée si un traitement à domicile peut aider votre ménisque à guérir par lui-même ou s’il peut être réparé par une chirurgie réparatrice du ménisque. Cela peut dépendre de la gravité de la déchirure ainsi que de son emplacement.
Les résultats de la chirurgie réparatrice du ménisque tendent à être plus efficaces pour les personnes de moins de 30 ans qui subissent l’intervention dans les deux mois suivant la blessure. Les personnes de plus de 30 ans ont moins de chances de bénéficier d’une réparation chirurgicale réussie, car le tissu méniscal commence à s’affaiblir avec l’âge.
Votre médecin décidera de l’intervention chirurgicale en fonction de votre état de santé, de votre âge, de votre niveau d’activité et de votre état de santé général. Certains états de santé peuvent augmenter le risque d’une intervention, notamment les infections ou un état de santé non contrôlé.
Risques potentiels
Les complications potentielles d’une méniscectomie sont notamment les suivantes
- Blessures aux nerfs et aux vaisseaux sanguins
- Fracture de l’articulation
- Instabilité ou faiblesse de l’articulation
- Caillot sanguin (thrombose veineuse profonde)
- Risque à long terme d’arthrite au niveau du genou
Objectif de la méniscectomie
Une déchirure méniscale peut se développer soudainement à la suite d’une blessure (comme lorsque vous vous tordez le genou) ou lentement à cause d’une affection dégénérative comme l’arthrose. Avec l’âge, le cartilage devient moins résistant. De ce fait, les blessures peuvent être plus fréquentes, que ce soit en pratiquant un sport ou en marchant sur une surface inégale.
Les lésions du ménisque peuvent provoquer des douleurs importantes et des problèmes de mobilité. Une méniscectomie peut aider à résoudre ces problèmes lorsque d’autres options de traitement plus modestes ne le peuvent pas.
L’emplacement de la déchirure peut déterminer si le ménisque peut être réparé. Le quart extérieur du ménisque est riche en sang. Les déchirures dans cette « zone rouge » du ménisque peuvent guérir d’elles-mêmes ou être réparées par la chirurgie.
Si la déchirure dans cette zone est petite, elle a plus de chances de guérir par des traitements non chirurgicaux, tels que :
- Le protocole sur le RIZ : Repos, glace (20 minutes à la fois), compression (bandage) et élévation
- Utilisation d’une attelle
- Modification de l’activité
- Médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens
- Injections de stéroïdes
- Thérapie physique
Les deux tiers intérieurs du ménisque, en revanche, ne sont pas riches en sang. Si une déchirure se produit à cet endroit, le ménisque peut ne pas avoir la capacité de guérir en raison du manque de nutriments du sang. Une déchirure dans cette partie non vasculaire, ou « zone blanche », peut nécessiter une méniscectomie.
Les symptômes d’une déchirure dégénérative s’atténuent parfois sans intervention chirurgicale. Votre médecin peut envisager une intervention chirurgicale si votre genou est « bloqué », s’il est constamment enflé ou s’il vous empêche de participer à des activités normales pendant trois à six mois.
Avant de vous faire opérer, vous aurez un rendez-vous avec votre chirurgien orthopédiste pour un examen physique. Le chirurgien procédera à un examen physique pour vérifier la sensibilité de la ligne articulaire à l’endroit où se trouve le ménisque, la douleur lors de la rotation du genou, le claquement de l’articulation et l’amplitude du mouvement.
Vous aurez peut-être besoin d’une analyse de sang ou d’un électrocardiogramme (ECG ou électrocardiogramme) pour vous assurer que vous êtes suffisamment en bonne santé pour l’opération.
Comment se préparer
Vous aurez un rendez-vous pour rencontrer le chirurgien et lui poser toutes les questions nécessaires avant l’intervention. Vous aurez ainsi l’occasion d’en savoir plus sur les risques et les avantages propres à votre état.
Votre chirurgien vous parlera du type d’anesthésie qu’il utilisera, qu’il s’agisse d’une anesthésie générale, régionale ou locale. Il vous indiquera également à quoi vous attendre le jour de l’opération et comment vous préparer à la phase de récupération.
Votre médecin peut vous remettre une ordonnance de médicaments antidouleur avant votre intervention afin que vous puissiez la faire remplir et l’utiliser à votre sortie de l’hôpital. Il se peut que vous soyez adressé à un kinésithérapeute avant l’opération pour qu’il vous prépare à l’utilisation de béquilles et qu’il vous explique comment les utiliser.
Lieu
Une méniscectomie est pratiquée dans un hôpital ou un centre de chirurgie ambulatoire. Dans le cadre de votre préparation, prenez des dispositions pour que quelqu’un vous ramène à la maison après l’opération.
Comment s’habiller
On vous demandera d’enfiler une blouse d’hôpital avant l’intervention. Apportez ou portez des shorts ou des pantalons amples qui seront faciles à mettre par-dessus votre bandage et votre pansement après l’opération.
Nourriture et boissons
Suivez les instructions de votre chirurgien pour savoir quand arrêter de manger et de boire avant l’opération. Il peut vous dire de cesser de manger après minuit la nuit précédant l’opération afin de pouvoir recevoir l’anesthésie à jeun.
Médicaments
Deux semaines avant l’opération, votre médecin peut vous dire d’arrêter de prendre des médicaments qui peuvent augmenter le risque de saignement. Il peut s’agir d’aspirine, d’Advil (ibuprofène), d’Aleve (naproxène) et de Coumadin (warfarine).
Pour éviter les complications, informez votre médecin de tous les médicaments prescrits et en vente libre que vous prenez. Il s’agit notamment des médicaments, des vitamines, des suppléments et des remèdes à base de plantes.
Que faut-il apporter ?
Si vous avez reçu des béquilles de votre kinésithérapeute, n’oubliez pas de les apporter le jour de l’opération. Si vous n’avez pas de béquilles, elles doivent vous être remises à l’hôpital après l’opération.
Apportez également tous les documents nécessaires, votre carte d’assurance et une pièce d’identité, comme un permis de conduire.
Changements de mode de vie avant l’opération
Si vous fumez actuellement, faites-le savoir à votre chirurgien avant l’opération. Le tabagisme peut parfois entraîner des complications car il ralentit la circulation sanguine, ce qui augmente le risque de formation d’un caillot. Il peut également ralentir la guérison de vos os et de vos blessures.
À quoi s’attendre le jour de l’opération
Votre infirmière ou votre assistant(e) médical(e) préopératoire vous rencontrera pour passer en revue avec vous les détails de l’opération. L’infirmière procédera à un examen physique et vérifiera vos signes vitaux. Il se peut qu’on vous demande de signer des formulaires de consentement avant l’opération.
Pendant l’opération
L’opération devrait durer environ une heure. Une fois que vous êtes dans la salle d’opération, la forme d’anesthésie prévue vous sera administrée :
- Si vous subissez une anesthésie locale, votre genou recevra une injection de médicament pour engourdir la zone. On vous donnera peut-être des médicaments pour vous détendre, mais vous serez éveillé pendant toute la durée de l’intervention.
- Dans le cas d’une anesthésie régionale, des médicaments contre la douleur sont injectés dans un espace de votre colonne vertébrale. Vous serez engourdi sous la taille, mais vous resterez éveillé pendant l’opération.
- Sous anesthésie générale, vous recevrez des médicaments pour vous endormir par intraveineuse (IV) dans le bras ou par un masque respiratoire. L’anesthésiste surveillera vos signes vitaux tout au long de l’intervention. Lorsque vous dormez, l’anesthésiste peut placer un tube respiratoire dans votre trachée pour protéger vos voies respiratoires.
Le chirurgien fait ensuite trois petits trous, ou portails, dans le genou. Un arthroscope, qui comprend une lumière et une caméra, est inséré dans l’une des incisions. Une autre incision sert de portail pour l’insertion d’une solution saline afin d’aider le chirurgien à voir et de faciliter le déplacement des instruments. La troisième incision est utilisée pour les instruments chirurgicaux permettant d’enlever le ménisque.
Le chirurgien inspectera l’intérieur du genou et examinera la déchirure du ménisque. Le chirurgien coupera et retirera ensuite la pièce déchirée à l’aide de petits instruments appelés poinçons. Les bords du ménisque sont lissés à l’aide d’un instrument motorisé à aspiration appelé rasoir.
Une fois de plus, une solution saline est injectée dans le genou pour aider à rincer les particules détachées. Ensuite, les incisions sont fermées avec des points de suture ou des bandes de ruban adhésif.
Après l’opération
Vous resterez dans la salle de réveil jusqu’à ce que l’anesthésie se dissipe. Bien que les conditions de sortie puissent varier, vous pourrez probablement rentrer chez vous lorsque votre équipe médicale aura déterminé que vos signes vitaux sont stables et que vous êtes capable d’uriner, de boire des liquides et de marcher avec vos béquilles.
Vous pouvez généralement rentrer chez vous le jour même de l’opération.
Votre genou sera enveloppé d’un pansement et d’un bandage élastique, et on vous donnera une poche de glace pour soulager la douleur et le gonflement. Laissez le bandage en place jusqu’à ce que vous commenciez la thérapie physique.
Recouvrement
Votre temps de récupération peut varier en fonction de votre âge et de votre état de santé général. Vous pouvez demander à quelqu’un de rester avec vous les deux premiers jours suivant l’opération pour vous aider à la maison pendant votre convalescence.
Certaines personnes sont capables de retourner au travail et de conduire après une semaine. Vous pourrez peut-être reprendre une activité et un exercice normaux au bout d’un mois ou une fois que vous aurez retrouvé votre force et votre amplitude de mouvement. Consultez votre médecin pour savoir quand vous pourrez reprendre différentes activités et si vous devez faire des modifications pour protéger votre genou.
Votre médecin peut vous suggérer des exercices que vous pouvez faire pour vous aider à revenir rapidement à la normale. Ces exercices peuvent vous aider à améliorer le contrôle des muscles de votre jambe et l’amplitude des mouvements du genou. Vous pourrez peut-être les faire à la maison, ou votre médecin pourra vous suggérer de prendre rendez-vous avec un kinésithérapeute.
Vous aurez probablement besoin d’un rendez-vous de suivi avec votre médecin entre neuf jours et deux semaines après l’opération.
Guérison
Vous aurez des douleurs et des gonflements jusqu’à une semaine après l’opération. Pendant les deux premiers jours suivant l’opération, votre chirurgien peut vous suggérer de mettre de la glace sur votre genou pendant 20 minutes plusieurs fois par jour pour aider à réduire la douleur et le gonflement. Vous pouvez aider à réduire l’enflure pendant le repos en mettant deux ou trois oreillers sous votre genou tout en étant allongé à plat sur le dos.
Votre chirurgien vous indiquera quand vous pourrez prendre un bain ou une douche en toute sécurité. Il peut vous conseiller de couvrir votre genou avec du plastique pour éviter que le pansement ne soit mouillé afin de réduire le risque d’infection.
Utilisez des béquilles pour éviter que votre genou ne soit soumis à un stress pendant la cicatrisation. Votre physiothérapeute vous aidera à déterminer quand vous pourrez cesser de les utiliser. En général, cela peut se produire lorsque vous êtes capable de mettre tout votre poids sur la jambe opérée.
Des médicaments antidouleur, y compris des opioïdes comme l’hydrocodone ou l’oxycodone, peuvent être prescrits pendant les 48 premières heures. Ces médicaments peuvent être sûrs s’ils sont utilisés correctement et pendant une courte période. Suivez les instructions de votre chirurgien pour éviter une mauvaise utilisation des opioïdes, qui peut entraîner une surdose, une dépendance ou la mort.
Votre chirurgien peut vous recommander d’utiliser par la suite des médicaments antidouleur en vente libre. La plupart des patients sont capables d’arrêter de prendre des analgésiques après la première semaine.
Les éléments suivants sont des signes possibles de complications et justifient une évaluation médicale :
- Fièvre (101 degrés F ou plus)
- Rougeur
- Augmentation de la douleur qui n’est pas soulagée par la glace ou les médicaments
- Drainage qui ressemble à du pus ou sent mauvais
- Difficultés respiratoires
- Douleur au mollet lorsque vous fléchissez le pied
- Gonflement de la jambe, de la cheville ou du pied
Futures opérations chirurgicales possibles
Les patients souffrant d’arthrose qui ont subi une méniscectomie peuvent être plus susceptibles d’avoir besoin d’une opération de remplacement du genou dans le futur.
Une étude de 2016 a révélé que les patients atteints d’arthrose qui ont subi une méniscectomie arthroscopique ont trois fois plus de chances d’avoir besoin d’une opération de remplacement du genou que les patients atteints d’arthrose qui n’ont pas subi de méniscectomie.
Consultez votre médecin si vous avez des questions sur l’efficacité de la méniscectomie dans votre cas et si elle peut entraîner de futures interventions chirurgicales.
Une méniscectomie peut être une option si vous souffrez d’une déchirure du ménisque causant des symptômes graves qui ne répondent pas au traitement conservateur. Votre chirurgien examinera l’emplacement et la cause de la déchirure avant de vous recommander une opération. Il pourra vous dire si une méniscectomie partielle ou complète peut vous aider à soulager vos douleurs et vos problèmes de mobilité et vous permettre de reprendre vos activités normales.
- Bibliothèque de la santé Cedars-Sinai. Larmes de ménisque médiales et latérales.
- Université de Washington, Département d’orthopédie et de médecine sportive. Méniscectomie.
- Razi M, Mortazavi SMJ. Save the Meniscus, A Good Strategy to Preserve the Knee (Sauver le ménisque, une bonne stratégie pour préserver le genou). Arch Bone Jt Surg. 2020;8(1):1-4. doi : 10.22038/abjs.2019.45438.2242
- Clinique de Cleveland. Larmes de ménisque.
- Académie américaine des chirurgiens orthopédiques. Vue d’ensemble des larmes du ménisque. OrthoInfo.
- Académie américaine des chirurgiens orthopédiques. Les larmes du ménisque. OrthoInfo.
- Bibliothèque nationale de médecine des États-Unis. Arthroscopie du genou. MedlinePlus.
- Rongen J, Rovers M, van Tienen T, Buma P, Hannink G. Increased risk for knee replacement surgery after arthroscopic surgery for degenerative meniscal tears : a multi-center longitudinal observational study using data from the osteoarthritis initiative. Osteoarthr Cartil. 2017;25(1):23-29. doi:10.1016/j.joca.2016.09.013
Lectures complémentaires
- Greis PE, Holmstrom MC, Bardana DD, Burks RT. Blessure au ménisque : II. Gestion. J. Am. Acad. Ortho. Surg. May/June 2002 ; 10 : 177-187. doi:10.5435/00124635-200205000-00004